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«Utopia»: que vaut le remake US de la série anglaise?

Virus, théories du complot et hémoglobine à gogo : ici, ce drôle de cocktail s’avale assez facilement !

PourCiné-Télé-Revue

En production depuis 2018, « Utopia » est enfin arrivé ce 25 septembre sur Amazon Prime Video. Pour avoir vu les trois premiers de ses huit épisodes, on sait que ça va plaire aux millennials friands de BD, d’hémoglobine de fiction et de théories du complot ! Première chose à signaler : il s’agit du remake américain de la série anglaise créée en 2013 par Dennis Kelly, laquelle a été remaniée par… Gillian Flynn, romancière à succès à qui l’on doit les best-sellers « Dark Places », « Gone Girl » et « Sharp Objects », qui ont été adaptés – les deux derniers par elle-même – pour l’écran.

Ce qui est drôle, c’est que la série a pour centre un livre, et précisément une BD culte du nom d’« Utopia », qui est la suite de « Dystopia », dont l’auteur visionnaire avait imaginé des virus comme Ebola, MERS ou Zika, qui sont apparus en vrai dans le monde peu après sa parution. En ouverture, on voit Olivia et Ethan, un jeune couple qui emménage dans la maison très en désordre du grand-père de la première, et découvre – ô surprise – le manuscrit original du fameux « Utopia », qui est donc attendu comme le Messie par des millions de mordus…

Pour se faire de l’argent, ils se rendent à la convention FringeCon en espérant le vendre au plus offrant ! A l’arrivée, il s’agit en l’occurrence de Phil Carson, qui se fait – hélas pour lui – intercepter par deux tueurs à gage, dont le glaçant Arby (Christopher Denham), qui l’abattent avant de liquider tous ceux qui étaient cherchaient à acquérir « Utopia ». Tous sauf un petit groupe de super fans, Becky (Ashleigh LaThrop), Ian (Dan Byrd), Samantha (Jessica Rothe, qu’on avait adorée dans « Happy Birthdead ») et Wilson Wilson (Desmin Borges). Ces survivants sont bientôt rejoints par l’énigmatique Jessica Hyde (Sasha Lane), une fugitive qui ne fait pas dans la dentelle et est à la recherche de son père, qui pourrait être l’auteur de « Dystopia » et « Utopia ». Elle connaît tellement tous les détails de ces bouquins… Une aventure bien chaotique attend ces jeunes aficionados, dont les liens se resserrent avec le temps. Une douce et très bizarre idylle est même au programme…

D’autre part, on fait la connaissance de Michael Stearns (Rainn « The Office » Wilson), un scientifique de seconde zone qui croit, en s’appuyant sur ses connaissances en virologie, qu’il pourrait arrêter l’épidémie de ce rhume nouveau et unique en son genre qui a déjà tué des dizaines d’enfants aux Etats-Unis. Un nouveau fléau à trouver dans « Utopia » ? Mystère et boule de gomme. Enfin, on retrouve ici John Cusack dans le rôle d’un gourou du bio, Kevin Christie, qui a construit un empire technologique et a mis au point un substitut de viande de bœuf qui fait controverse. Et son prochain projet est un vaccin…

Secouez tous ces éléments et vous obtiendrez une fable déjantée, tordue, souvent répugnante et tirée par les cheveux, mais – forcément – en prise directe avec la pandémie en cours. Justement… A cause de ce coronavirus qui occupe tous les esprits et les nombreuses théories du complot qui circulent, « Utopia » en rebutera d’abord beaucoup. Mais l’action et les rebondissements, plutôt servis à la truelle, finissent par occulter cette impression initiale et accrocher le public auquel ce genre de chose est destiné. Si vous avez aimé « The Boys », sur le même Amazon Prime Video, ceci devrait aussi faire l’affaire.

On aime le côté trash et irrévérencieux – typique aux productions anglaises ! – de l’entreprise, dont la violence est tout de même moindre que celle de la série britannique. On veut bien le croire. N’empêche : certaines scènes de torture – un œil extrait de son orbite, par exemple – ne sont pas à faire voir aux enfants. Mais les geeks devraient largement y trouver leur compte !

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