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Séance de rattrapage: la série docu sur l’affaire Wesphael débarque sur Netflix

Notez la date du 17 mars ! La série documentaire « Soupçons : les dessous de l’affaire Wesphael » de RTL-TVI arrive dans le catalogue du leader mondial du streaming.

PourCiné-Télé-Revue

Il a fait grand bruit lors de sa diffusion sur RTL, ce projet de Pascal Vrebos et Georges Huercano de revisiter l’affaire Bernard Wesphael dans une série documentaire. Cela avait fait couler beaucoup d’encre… La famille de la victime s’en était d’abord indignée, avant d’accepter d’y collaborer pour donner sa vérité sur Véronique Pirotton et sur ce verdict de la justice qu’elle réfute toujours. Le principal protagoniste, acquitté au bénéfice du doute, y a aussi participé.

L’attente est grande, quand on est un habitué des séries documentaires produites par Netflix. Il suffit d’un seul exemple, celui qui revenait sur la disparition du petit Grégory, pour se rendre compte que Netflix ne met pas la barre haut : elle la met très haut. Et ses exigences se résument en deux adjectifs : exclusif et esthétique. N’entrent dans son catalogue que des révélations inédites traitées avec un regard de cinéaste. Le beau au service du vrai, en somme.

D’emblée, dès le générique léché, on sent que les Belges sont arrivés à rivaliser avec le meilleur du catalogue Netflix.

Pour ceux qui se demandent ce qu’ils pourraient apprendre sur cette retentissante affaire qui a secoué la Belgique et qui a été largement médiatisée, voici ses grandes qualités.

Pourquoi on regarde

Cette série n’est pas la tribune de Bernard Wesphael, qui aux yeux de l’opinion publique reste le coupable tout désigné, elle est bien d’investigation. Chacune des étapes cruciales qui constituent ce huis clos sont soigneusement retracées à travers des images inédites. Mission réussie pour l’équipe ! Elle a exhumé les images des caméras de surveillance de l’hôtel Mundo de sorte que le téléspectateur assiste pas à pas aux dernières heures de Véronique Pirotton, de son arrivée à la réception à l’arrivée des secouristes.

Il n’y a pas que cela : l’intégralité des interrogatoires de Bernard Wesphael y est distillée, de son premier en état de choc aux suivants où sa parole se libère. Et coup de maître, la reconstitution des faits en présence du juge et des experts nous est donnée à voir.

Georges Huercano et Pascal Vrebos ont fait un incroyable travail de recherche : des témoins jamais vus par le grand public prennent la parole, comme le couple de Flamands et celui d’Anglais qui logeaient dans les chambres voisines ces 30 et 31 octobre 2013. Ce huis clos de la chambre 602 nous est raconté à travers leurs récits. La quantité d’intervenants est impressionnante : experts, contre-experts, proches, avocats, etc.

Il ne s’agit pas non plus que du récit d’une mort, mais par-delà une introspection de deux personnalités scellées par une passion funeste, deux êtres qui portaient des blessures d’enfance et une plongée dans les arcanes du système judiciaire. La participation de la famille Pirotton permet, comme elle l’a souhaité, de mieux comprendre la personne qu’était Véronique, et donc de décortiquer l’image qu’en ont donnée les médias.

L’autre défi de ses créateurs était de faire exister la grande absente et principale protagoniste. Ils ont pris soin, à juste titre, de ne pas opter pour le parti de la reconstitution, mais pour celui de l’évocation. Quelques scènes de la vie de ce couple sont simplement esquissées par deux figurants de dos, ce qui renforce l’impression de vérité et de plongée de plain-pied dans ce drame.

Car « Soupçons » se suit véritablement comme une série à suspense. Chaque point de vue est contrebalancé par un autre dans un habile balancier entre vérités et contre-vérités. Cette construction en contrepoints permanents a le grand mérite de laisser le doute s’insinuer dans chaque épisode et de transformer le téléspectateur en enquêteur.

Bref, ce n’est pas à voir, c’est à ne pas rater !

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