Accueil Ciné-Télé-Revue Streaming

Pour son nouveau film «Le diable, tout le temps», Netflix se paie un casting de luxe: Tom Holland et Robert Pattinson!

Le roman foisonnant et sombre de Donald Ray Pollock sur le Middle West enfiévré par la religion est devenu un film sombre avec une pléiade de stars.

PourCiné-Télé-Revue

Aux États-Unis, il serait le plus célèbre des Donald, si un canard orange n’occupait pas la Maison-Blanche. Donald Ray Pollock est un ancien ouvrier dans une usine de pâte à papier qui, la cinquantaine venue, a décidé de suivre un atelier d’écriture. Et s’est révélé doué. Très doué. Quatre ans plus tard, il publie un recueil de nouvelles et, durant la première course à l’élection de Barack Obama, en 2008, voit ses dépêches publiées par le New York Times. En 2012, son premier roman, « Le diable tout le temps », est déjà une consécration.

Le livre est considéré parmi les dix plus importants de l’année aux USA. On y découvre, de la fin de la Seconde Guerre mondiale aux années 60, une peinture ultrasombre de l’Amérique profonde, aux âmes pieuses enfiévrées par les discours moralisateurs et furieux de pasteurs pour leur part beaucoup plus pervers. On y suit aussi un couple de tueurs en série, qui a fait de la photographie d’autostoppeurs martyrisés sa propre religion. Le héros principal, lui, est un gamin qui en grandissant entouré de toute cette folie, va renier Dieu pour s’en sortir. Avant que le calvaire de sa presque demi-sœur, victime d’un prédateur sexuel déguisé en homme d’Eglise, ne l’entraîne à faire ce qu’il a à faire en tant que grand frère… Une matière dense, d’une richesse et d’une noirceur rares. Qu’on pensait difficilement adaptable en film, tant par sa longueur que sa noirceur. En tout cas, avant que Netflix n’arrive sur le marché.

Depuis ce 16 septembre, « Le diable, tout le temps » est devenu un long métrage sur la plateforme de streaming, avec un casting proprement hallucinant. Le grand frère est joué par Tom Holland, le Spider-Man des Avengers. Mais on y retrouve aussi Robert Pattinson, dans un rôle court mais où il se révèle gluant à souhait en pasteur arrogant et libidineux. Ajoutez Mia Wasikowska, Jason Clarke, Bill « Grippe-Sou » Skargard, Riley Keough…

Dans la version originale, Pollock lui-même prête sa voix au narrateur – les fans de Morgan Freeman reconnaîtront sa voix française, Benoît Allemane.

Par rapport au livre, le film est forcément assez réducteur. Certains destins croisés sont un peu trop raccourcis (comme le duo de prédicateurs du début du film, bien plus savoureux à suivre dans le livre). Le propos est recentré sur la ferveur religieuse obsessionnelle, hypocrite ou fervente, presque toujours criminelle, et ses conséquences désastreuses – surtout envers les femmes. Le film d’Antonio Campos souffre aussi d’une certaine lenteur, on aurait presque envie d’écrire langueur. Mais les performances de tous les comédiens sont magistrales. Et si vous vous accrochez, le final tient ses promesses.

A lire aussi

Voir toutes les news