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«OVNI(s)»: un «X-Files» à la française

Ce lundi 8 mars, Be1 lance « OVNI(s) », une série à l’univers résolument vintage, avec un Melvil Poupaud surprenant en quête d’objets volants non identifiés. Une plongée dans les années 1970 à la fois burlesque et fantastique, qui ravira les plus nostalgiques.

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Un flamant rose dans un bureau, une énorme boule à facettes échouée en pleine forêt, des Inuits confrontés à d’étranges événements : pour le coup, « OVNI(s) » semble tout droit venu d’une autre planète. Ses douze épisodes de trente minutes nous embarquent en 1978 et suivent les tribulations de Didier Mathure, un ingénieur spatial mis sur la touche après l’explosion d’une fusée. Le scientifique se retrouve muté au Gepan, le groupe d’études des phénomènes aérospatiaux non identifiés. Le bagne pour ce cartésien convaincu, qui doit collaborer avec une sacrée bande d’illuminés.

Melvil Poupaud incarne ce personnage constamment partagé entre la raison et l’émotion. « Didier est très rationaliste, mais peut aussi partir en vrille », explique l’acteur. « Pour son élégance, je me suis inspiré de Mastroianni. Pour son humour, ma référence était plutôt Louis de Funès. C’était donc un bonheur de revenir à la télévision avec ce rôle, trois ans après “Insoupçonnables” sur TF1. Je reste fidèle au cinéma, mais j’aime toujours autant les séries. Elles demandent un rythme de tournage plus soutenu, qui me convient bien. » Michel Vuillermoz, Nicole Garcia, Géraldine Pailhas, Quentin Dolmaire et la Belge Daphné Patakia complètent le casting de cette production française atypique.

La Belgique pour décor

« OVNI(s) » a été imaginé par Clémence Dargent et Martin Douaire, deux jeunes scénaristes passés par la Fémis, une prestigieuse école de cinéma. « Cette série est notre travail de fin d’études », confient-ils. « On cherchait un sujet décalé et le Gepan est apparu comme une évidence, sachant que ce groupe existe vraiment depuis 1977 et qu’on a pu rencontrer ses membres. “OVNI(s)” suit leurs premiers pas. »

Le réalisateur Antony Cordier s’est alors amusé à recréer l’ambiance souhaitée, de façon chic et élégante. « L’esthétique se devait d’être la plus naturelle possible. Les années 1970 sont très marquées visuellement et je ne voulais pas en faire un pastiche. Nous avons investi plusieurs lieux en Belgique, dont les anciens locaux de la RTBF, où se trouvaient de vieilles machines encore fonctionnelles », indique le cinéaste.

L’authenticité recherchée par Antony Cordier a aidé Melvil Poupaud à construire son personnage : « Parfois, j’oubliais qu’il s’agissait d’une reconstitution, car je suis moi-même né en 1973. Cette familiarité avec l’époque m’a encouragé à être le plus sincère possible. »

Le travail approfondi des scénaristes, la sobriété des décors, la subtilité des références à la pop culture des années 1970 et le naturel des acteurs ont donc permis à cette fiction de ne pas tomber dans la caricature facile d’une période relativement kitsch.

Notons enfin cette rencontre originale entre la France de Giscard et les ovnis. De nos jours, il n’est pas rare de voir la science-fiction abordée sous le prisme de la nostalgie, en faisant référence au Spielberg des années 1980 (exemple avec « Stranger Things »). Mais les seventies servent rarement de décor à ce type de séries. Devrait-on alors comparer « OVNI(s) » aux « Gendarmes et les extraterrestres » ? Ce serait réducteur. Mais l’apparenter à des productions américaines serait insensé. Sur le fond, le parallèle n’est pas toujours défendable. Quant à la forme, on est plus sur du minimalisme à la Jacques Tati que sur du paranormal ténébreux à la « X-Files ». Cela reste néanmoins une bonne approche française du genre, en dépit d’une narration légèrement redondante.

Les fans seront en tout cas heureux d’apprendre qu’une saison 2 est en préparation.

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