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Olivier de Benoist dans «0/40 ans»: un festival de mauvaise foi à regarder sans complexe sur Tipik

Révélé par « On n’demande qu’à en rire », Olivier de Benoist s’attaque à la plus noble conquête de l’homme après le cheval, la femme. Second degré bienvenu !

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Alors que l’on entend souvent, et à raison, que l’époque ne permet plus de rire de tout, que le politiquement correct et la peur de choquer – et de se faire attaquer – par tous les défenseurs de minorités les plus diverses ont rogné les ailes des humoristes, on en voit quand même avec plaisir quelques-uns parvenir à fleurir, ces dernières années, comme une rose aux épines bien dures sur un tas de fumier. On pense à Blanche Gardin ou à Jérémy Ferrari, par exemple, des baroudeurs du rire qui testent les limites du bon goût sans chercher à s’excuser quand d’aventure ils les dépassent.

On peut sans se forcer leur adjoindre Olivier de Benoist. Comme Ferrari, c’est grâce à l’émission de France 2 « On n’demande qu’à en rire », animée par Laurent Ruquier, que ce juriste de formation s’est fait connaître du grand public, à partir de 2010 – il fut même le tout premier candidat de l’émission et celui qui y revint le plus de fois, derrière Jérémy Ferrari, encore !

La marque de fabrique d’Olivier de Benoist, très provocatrice alors que l’heure de #MeToo a sonné, est un humour grinçant volontairement misogyne. Quelques perles ? « J’ai retrouvé le document secret volé au Vatican, il s’agit d’une lettre de Dieu, il s’excuse pour la création de la femme. Elle dit : « Aux dinosaures, j’avais envoyé les météorites, aux hommes, j’ai envoyé la femme. Ils m’ont dit que les dinosaures avaient eu de la chance. » » Ou « J’ai réussi à régler les problèmes hommes-femmes. Ce qu’il faudrait, c’est que les hommes disent tout ce qui ne va pas chez les femmes… et que les femmes disent tout ce qui ne va pas chez les femmes aussi », « Je n’ai plus parlé à ma femme depuis deux ans, parce que je n’ose pas l’interrompre » ou encore « Pour moi, la femme idéale est celle avec qui on est sur la même longueur d’onde. J’ai faim, elle a envie de préparer à manger. Je regarde la télé, elle a envie de fermer sa gueule. »

Marié et papa

Dans la vie, cet apparent énergumène de 46 ans à ne jamais prendre au premier degré est pourtant bien marié. Ancienne juriste elle aussi, reconvertie dans la création de bijoux, sa femme, Caroline Menand, est celle qui pendant dix ans l’a soutenu pour qu’il réalise son rêve de devenir humoriste. S’il la vanne, il avoue aussi qu’il lui doit tout ! Ils ont quatre enfants. Et ce sont d’ailleurs les enfants qui ont fait les frais de son dernier spectacle, « Le petit dernier ». Tout en restant misogyne, le show s’ouvrant par « J’ai quatre enfants : deux garçons et deux échecs ! »

Mais ce soir, c’est à son avant-dernier spectacle, « 0/40 ans », que vous avez droit. Olivier de Benoist semble y prendre conscience de sa « légère obsession à l’égard de la gent féminine », et décide de se rattraper en s’inscrivant aux Misogynes Anonymes. Mais la rechute menace à chaque réflexion ! Un festival de mauvaise foi à regarder sans complexe !

Olivier de Benoist : 0/40 ans, 20 h 35, Tipik

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