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Que vaut «The Old Guard», le film Netflix avec Charlize Theron et Matthias Schoenaerts?

Avec Charlize Theron et Matthias Schoenaerts en vedettes, « The Old Guard », sur Netflix, se révèle un film d’action agréable à suivre, sur les (lointaines) traces éternelles de « Highlander ».

PourCiné-Télé-Revue

Il paraît, selon Pierre Desproges, que l’éternité, c’est long. Surtout vers la fin. La guerrière Andromaque la Scythe, dite Andy, incarnée par Charlize Theron dans « The Old Guard », le nouveau film Netflix, en sait quelque chose. Cela fait tellement de siècles qu’elle se bat sur terre qu’elle en a oublié le nombre exact. Avec trois autres guerriers immortels, elle oeuvre dans l’ombre à combattre le Mal. En 2020, ils ont fort à faire ! Heureusement pour eux, une nouvelle recrue (Kiki Layne, remarquée dans « Si Beale Street pouvait parler »), un marine qui vient de se faire égorger avant de guérir spontanément, va bientôt renforcer leurs rangs. Il est temps, car à l’heure où les grandes entreprises pharmaceutiques brassent des milliards de dollars grâce à leurs brevets, des êtres humains qui cicatrisent de toutes les blessures en deux temps, trois mouvements, ça excite les convoitises. Leur prochain ennemi, ils ne vont pas devoir le chercher bien loin. En fait, c’est lui qui en a après eux…

Voilà pour le speech de « The Old Guard » (« La vieille garde »), disponible depuis quelques jours sur Netflix. Le film a un intérêt supplémentaire pour nous, notre compatriote Matthias Schoenaerts joue l’un des guerriers immortels, ressuscité des guerres napoléoniennes. Pour tous ceux qui ont aimé le premier « Highlander », avec Christophe Lambert et Sean Connery, sorti en 1986, ce film n’est pas sans l’évoquer un peu : à travers les siècles, quelques mortels se relèvent de leurs tombes, condamnés à parcourir la terre en attendant une fin qui ne veut pas venir. Sauf qu’ici, au lieu de se taper sur la tête à coups d’épées, nos anti-zombies s’associent pour faire le bien. Et qu’ils meurent de leurs blessures, mais pour s’en relever rapidement

Le marine Nile Freeman (Kiki Layne) au cours de sa première mort.
Le marine Nile Freeman (Kiki Layne) au cours de sa première mort. - © Netflix

Le film, adapté du comics de Greg Rucka et Leandro Fernandez, répond complètement au cahier des charges du genre : des scènes d’action spectaculaires bien soignées par la réalisatrice Gina Prince-Bythewood. On ne s’ennuie pas un instant et le final annonce le début d’une saga alléchante. Avec aussi une interrogation terrifiante : si, étant condamné à ressusciter à chacune de vos morts, vous vous retrouviez enfermé dans une cage au fond de l’océan, au bout de combien de décennies de noyades perdriez-vous la boule ?

Tout n’est pas génial pour autant, loin de là. Là où le comics met en avant des destins brisés par une lutte sans fin et des regrets éternels, où l’immortalité devient une malédiction, le film Netflix insiste plus sur le côté boy-scouts en quête de BA de nos anges-gardiens, sans que cela soit dérangeant. Alors que la BD est plutôt sanguinolente et désespérée, on est ici dans du produit manufacturé, sans beaucoup de personnalité.

On sent aussi que la production a eu à coeur de bien cocher toutes les cases du politiquement correct et même du LGBT + friendly en insistant un peu lourdement sur le couple de guerriers gay, joués par Marwan Kenzari et Luca Marinelli. Anciens adversaires qui se sont entretués durant les Croisades, ils s’aiment depuis mille ans et ne résistent pas au plaisir de s’échanger un baiser passionné en pleine bagarre. On n’a évidemment aucun souci avec ça, mais cet ajout paraît forcé et artificiel, symptomatique d’un cinéma qui se veut bien propre sur lui.

Au final, un film mainstream au scénario original, à la réalisation maîtrisée, à l’interprétation nickel, qui ne révolutionne pas le genre mais ne mérite par le tombereau de critiques négatives que l’on a pu lire.

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