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Netflix va-t-il retirer «365 jours» de son catalogue?

Après la lettre de la chanteuse Duffy appelant au retrait du film, pour incitation au viol et à l’exploitation sexuelle, un porte-parole a donné la position de la plateforme de streaming.

PourCiné-Télé-Revue

Les jours passent et, si dans le film Netflix « 365 jours », les sentiments de Laura envers son ravisseur changent à mesure qu’il lui montre l’ampleur de ses sentiments (et pas que la taille de Popaul), dans la vie, la polémique entourant le thriller érotique polonais semble inaltérable. Le film n’en finit pas d’alimenter les conversations autour de la machine à café ou de la machine à laver (pour ceux qui aiment vibrer) et, du coup, de cartonner. Soit on salive devant le spectacle des amours torrides du beau mais quelque peu tordu Massimo avec la captive Laura, soit on les voue à la poubelle de l’histoire du cinéma et des bonnes moeurs !

Un nouvel épisode un peu plus dramatique a été lancé par la chanteuse Duffy, qui a carrément demandé à Netflix d’arrêter de diffuser « 365 jours ». L’idée qu’on puisse trouver glamour une histoire où un homme kidnappe la femme dont il est épris pour la forcer à tomber amoureuse de lui glace le sang de Duffy. Et on peut la comprendre. L’artiste galloise de 36 ans, connue notamment pour avoir interprété une version anglaise de « L’hymne à l’amour » d’Edith Piaf, a elle-même été droguée, enlevée et violée durant plusieurs jours il y a une dizaine d’années. Une horreur qui l’a contrainte à mettre sa carrière entre parenthèses et dont elle n’a pas voulu parler avec ce début d’année. Elle sait, elle, ce qu’être séquestrée veut dire. Elle ne voit pas du tout dans le film l’inoffensive matérialisation d’un fantasme de soumission typiquement féminin. Elle y voit une glorification du « viol et de l’exploitation sexuelle ».

Sous le coup de l’émotion, l’interprète d’ » Endlessly » s’est fendue d’une lettre ouverte adressée à Reed Hastings, le pdg de Netflix, l’implorant de retirer le film de la plateforme. « Je ne peux pas imaginer que Netflix puisse ignorer à quel point ce contenu est insensible et dangereux. […] Nous savons tous que jamais Netflix n’hébergerait des contenus qui rendent glamour la pédophilie, le racisme, l’homophobie, le génocide ou tout autre crime contre l’humanité », interpelle Duffy dans son message. Elle ajoute : « Vous ne réalisez pas à quel point ‘’365 jours fait souffrir les gens qui ont vécu la douleur et l’anxiété que ce film glorifie. Personne ne devrait prendre ça pour un divertissement, pas plus qu’il devrait être décrit ou commercialisé de la sorte. »

D’après un porte-parole de Netflix s’exprimant dans The Guardian, l’appel de Duffy restera sans suite. Il met en avant que le film est déjà sorti en février en salle dans plusieurs pays avant que Netflix n’achète la licence d’exploitation. La plateforme de streaming n’est donc pas impliquée dans sa production. « Nous croyons fermement qu’il faut donner à nos abonnés du monde entier plus de choix et de contrôle sur leur expérience de visionnage sur Netflix », a répondu le porte-parole. « Les membres peuvent choisir ce qu’ils veulent et ce qu’ils ne veulent pas regarder en définissant des filtres de maturité au niveau du profil et en retirant des titres spécifiques pour les protéger des contenus qu’ils jugent trop mûrs. » Voilà qui devrait alimenter un nouveau tour de discussions autour de la machine à café (ou à laver, pour rappel, pour ceux qui aiment vibrer !).

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