Jennifer Connelly («Snowpiercer»): «J’aime l’idée qu’une femme soit aux commandes de tout ce fichu truc»

Bonne nouvelle pour tous ceux et celles qui avaient raté le début de la première saison de « Snowpiercer » : lundi 19 juillet, Netflix lâchera son dixième et dernier épisode, donc ça veut dire que les retardataires vont pouvoir la binge-watcher à l’aise.

Pour rappel, cette série est l’adaptation du film de 2013 réalisé par le Sud-Coréen Bong Joon-Ho (et récemment quatre fois oscarisé pour « Parasite »), lequel était la version cinéma du roman graphique français « Le Transperceneige », scénarisé par Jacques Lob et illustré par Jean-Marc Rochette.

Ce transperceneige ou Snowpiercer en anglais, est un train gigantesque de 1 001 wagons et 16 kilomètres longs qui, en 2021, après qu’une catastrophe climatique ait plongé la planète dans un froid invivable de − 119 ºC, permit à trois mille personnes de survivre. Mais à bord, elles sont séparées en fonction de leur classe. En tête du train, les riches profitent d’un tas d’avantages et vivent une existence de luxe, tandis qu’en queue de convoi, il y a les pauvres et les repris de justice, qui n’ont pas pu payer leur place et sont réduits à l’état de bêtes et d’esclaves.

Personnage féminin central de l’histoire, Melanie Cavill (Jennifer Connelly) dirige la Conciergerie de ce serpent de métal qui fend la glace à vive allure depuis sept ans et ne peut en aucun cas s’arrêter. Plusieurs fois par jour, elle parle dans un micro et informe ses passagers de mille et une choses, et est chargée de conserver l’équilibre et l’ordre de cette société qui ne ressemble à aucune autre. Et le soir, elle quitte son look collet monté plutôt réfrigérant, enfile un sweater et retrouve l’intimité de ses quartiers d’ingénieur. Dès le premier épisode, on apprend quelque chose de plutôt renversant au sujet de cette beauté froide et énigmatique qui semble tout contrôler et avoir un lien avec le fameux Mr Wilford, le milliardaire génial qui conçut Snowpiercer et s’est isolé dans sa locomotive.

A Ciné-Télé-Revue, la sublime Jennifer Connelly, connue pour ses rôles dans « Labyrinthe » ou « A Beautiful Mind », et attendue dans « Top Gun : Maverick », a d’abord dit pourquoi elle s’est embarquée dans cette aventure. « J’ai senti que cette série pouvait à la fois divertir et amener des choses dont il est important de parler. Mon personnage n’est pas facile à saisir et surprenant, donc il est synonyme de bon défi. Et puis, j’aime l’idée qu’une femme soit aux commandes de tout ce fichu truc, c’était aussi très excitant… » Elle nous a évidemment confirmé le côté intrigant de Melanie, qui fait absolument tout, même réparer des fenêtres… « La Melanie qu’on voit d’abord n’est pas celle qu’elle est véritablement… Et à un certain point, dans la première saison, elle réalise elle-même qu’elle n’est pas non plus la personne qu’elle a toujours pensé avoir été. Elle fait comme un bilan sur elle-même, à un moment donné (…) Elle a subi une grande perte dans le passé, et depuis lors, pour supporter ça, elle compartimente les choses. En tant que Jennifer, j’ai tendance à la soutenir et à la défendre. Pendant longtemps, elle s’est juste focalisée sur cette perte et a enterré une importante part d’elle-même… » Hum… Il faudrait quand même pas qu’elle en révèle trop…

Sur une note plus légère, elle nous a confié qu’elle apprécie beaucoup de jouer la comédie sur un plateau qui ressemble à l’intérieur d’un vrai train et bouge comme un vrai train ! « C’est amusant et très utile… Mais c’est plus difficile dans les scènes où on doit faire de plus grands mouvements, par souci de réalisme. »

Autour de Melanie, il y a plusieurs hommes, mais celui qui a autant de place qu’elle ici, c’est Andre Layton, un ancien détective qui croupit en fin de train avec les autres laissés pour compte. Un jour, on le sort pourtant de là, après qu’un dénommé Sean Wise ait été assassiné. Appelé à mener l’enquête, il va comprendre que les fortunés ont également leurs failles, et préparer une rebellion, qu’on sentait venir évidemment.

Pour incarner cet homme complexe, Josh Friedman et Graeme Manson, les maîtres du show, ont choisi le formidable Californien Daveed Diggs (38 ans), rappeur et musicien révélé à la planète par sa prestation en Marquis de Lafayette et Thomas Jefferson dans le spectacle au succès triomphal « Hamilton ».

« Andre a beaucoup à régler », a-t-il commencé par nous dire. « Plus je vis avec lui, plus je trouve des couches et des nuances en lui, et lui-même constate la même chose à son sujet… Il ne pense qu’au futur de ces gens dans les derniers wagons et tient vraiment à améliorer leur existence, et celle de la prochaine génération, en espérant que tous sortiront de cet enfer. Mais il néglige un peu sa propre vie et a le complexe du héro. C’est intéressant. En fait, ce n’est pas un grand héros. Il est intelligent et incroyablement intuitif, il élève souvent sa voix, mais pour quelqu’un qui s’inquiète pour l’avenir, il n’est pas toujours l’exemple à suivre. J’adore les gens qui ont des failles, comme ça. Et j’adore l’aspect défi que Melanie représente pour lui. Il voit en elle tantôt une alliée, tantôt une ennemie. Il y a beaucoup de choses à exploiter dans leur dynamique. Et ce qui vaut pour elle, vaut pour lui aussi. Jennifer a dit que Melanie remettait souvent en question qui elle est, et lui aussi. C’est excitant à jouer, surtout dans une série qui est censée. Personne n’a envie d’incarner quelqu’un qui est à l’arrêt et termine dans le même état que lorsqu’il a commencé. Tous les personnages principaux de cette histoire doivent faire plein de choix âpres, et changent beaucoup avec le temps. »

Quand on lui a demandé ce qu’il cherchait avec ce rôle, il a répondu en riant : « Cette question implique que j’ai beaucoup plus d’exigence que j’en ai en réalité. Non, sérieusement, elle est l’occasion pour moi de faire des choses que je n’avais jamais faites avant. Je n’avais jamais passé autant de temps sur un plateau de série, jamais fait des cascades comme ça, et honnêtement, je ne m’étais jamais retrouvé dans une production aussi ambitieuse que celle-là. » Et ça va continuer !

Avant la crise du Covid, une deuxième saison put être tournée presqu’intégralement, et on y découvrira le visage de Mr Wilford, dont on n’a entendu que la voix jusqu’ici. Il a les traits de Sean Bean, qui décrocha son billet pour la gloire grâce au personnage de Boromir dans la trilogie de films « Le Seigneur des anneaux ». Il figure évidemment dans la première bande annonce de cette saison 2 qui n’a toujours pas de date de lancement. La voici !