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Le cri d'alerte de Philippe Etchebest

Le célèbre chef a accepté de témoigner pour le magazine « Réseau d’enquêtes », consacré cette semaine à l’impact du coronavirus sur le monde de la restauration.

PourCiné-Télé-Revue

Confinements, couvre-feu, mesures sanitaires drastiques et contraignantes, clients rares et de plus en plus méfiants: le secteur de la restauration est au bord du gouffre et redoute 30% de faillites et 200000 chômeurs, d’ici quelques mois. « En fait, j’ai l’impression de vivre un "Cauchemar en cuisine" à l’échelle mondiale », nous confiait Philippe Etchebest il y a quelques semaines. Depuis le premier confinement et la fermeture des restaurants, le cuisinier de 53 ans est devenu le porte-parole de toute une profession, bien qu’il ait encore du mal à se considérer comme tel…

« Pourquoi serais-je le porte-parole des restaurateurs? Je n’ai pas été élu par eux pour les représenter. J’ai tout simplement été contacté par les médias pour témoigner de mon cas. Je possède un restaurant à Bordeaux qui s’appelle Le Quatrième Mur. Soixante de mes collaborateurs ont été mis au chômage partiel. Je me suis servi de cet exemple pour pousser un cri d’alerte. Puis, la spirale s’est enclenchée. »

Pour défendre ses idées, le Meilleur ouvrier de France a eu l’occasion de participer à une visioconférence avec le président, Emmanuel Macron. « Avec mon groupe de travail, on avait apporté une solution très concrète et vertueuse qui permettait d’aider tout le monde. On voulait créer un fonds solidaire, abondé par l’Etat, les assureurs et les banques. Les restaurateurs s’engageaient à rembourser un tiers des aides. J’ai osé taper du poing sur la table pour effrayer et réveiller le gouvernement. Je suis allé au front, quitte à employer un discours alarmiste, qu’on m’a d’ailleurs reproché. Mais c’était compliqué de se faire entendre, malgré le soutien de quelques assureurs. Je n’ai pas obtenu gain de cause, mais il en faut beaucoup pour me décourager. »

Sous le choc

Depuis, le second confinement est arrivé et Philippe Etchebest est réapparu dans les médias pour faire part du désarroi des 200000 restaurateurs français. « Nous sommes sous le choc. Cette nouvelle fermeture imposée, c’est un coup de grâce, c’est une mise à mort. Il faut privilégier la santé, j’entends. C’est terrible ce qui arrive. Mais au-delà de ça, il va y avoir des dégâts graves », avait-il déclaré au micro de Franceinfo, estimant que les aides débloquées par le gouvernement « ne suffisaient pas ».

Pour appuyer son propos, le chef sera l’invité de Charles-Henry Boudet, dans l’émission « Réseau d’enquêtes » diffusée mercredi en seconde partie de soirée sur France 3. Le journaliste se rendra à Bordeaux, ville française qui compte le plus de restaurants par habitant, à la rencontre de cuisiniers en difficulté, fatigués des mesures sanitaires et de cette absence de perspective réelle. Outre le témoignage de Philippe Etchebest, nous découvrirons ceux de Stessy Faber et Nicolas Lascombes (Maison Lascombes), Caroline Billa et Sophia Laroche (Cottage du Lac) et d'Eric Mallet (L’Austra).

Réseau d’enquêtes: Restaurateurs, le virus est dans les comptes ** 23h10 France 3

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