Accueil Ciné-Télé-Revue Ce soir à la télé

Avec «Le grand bain», en inédit ce soir sur la Une, laissez-vous tenter par le grand plongeon!

Gilles Lellouche dirige une bande de bras cassés aussi attachants que dépressifs dans « Le Grand Bain », une comédie sur le spleen à ne surtout pas jeter avec l’eau du bain.

PourCiné-Télé-Revue

Vous avez enfilé votre maillot et votre bonnet ? Bien, vous voilà prêts à plonger dans la piscine, en excellente compagnie. Benoît Poelvoorde, Guillaume Canet, Mathieu Amalric, Jean-Hugues Anglade, Philippe Katerine et, en maître nageur derrière la caméra, Gilles Lellouche vous attendent pour faire la godille, le flamant rose, le carpé avant… Comment ? Vous ne connaissez rien aux différentes figures de la natation synchronisée ? Ce n’est pas grave, nos héros grisonnants et bedonnants non plus. Ça ne va pas les empêcher, aidés par Virginie Efira et Leïla Bekhti, de sauter dans « Le Grand Bain » en s’inscrivant aux championnats du monde de la discipline.

Reconnu comme comédien, Gilles Lellouche a eu la première fois l’idée de cette histoire en 2010, au moment du succès des « Petits mouchoirs », un autre film choral sur le spleen du quadra où, là, Guillaume Canet était à la manœuvre. Gilles s’est rendu compte qu’il ressentait lui aussi ce coup de mou si commun aux gens de sa génération : « Dans cette course un peu individualiste où l’on se retrouve tous malgré nous coincés, on oublie le collectif, l’entrain, le goût de l’effort », expliquait-il à la sortie du « Grand Bain ».

Or, pour la préparation d’« Un singe sur le dos », un film de Jacques Maillot dans lequel il joue un ivrogne invétéré, Gilles Lellouche s’était rendu à quelques séances des Alcooliques Anonymes et en était ressorti « ébahi par la chaleur humaine, le dialogue, l’écoute qui y régnaient, sans aucun jugement. On vit dans une société où les émissions de télé, les débats sont remplis de jugements et d’avis tranchés sur tout. Là, j’ai adoré cette bulle de partage. »

Mais bon, raconter l’histoire d’une bande de gars dépressifs et alcooliques assis sur la chaise, ce n’était pas très excitant en termes cinématographiques. Gilles Lellouche voulait donner une dimension poétique à son projet. C’est alors que le producteur Hugo Sélignac lui a conseillé de regarder un documentaire d’Arte sur une équipe de Suédois pratiquant la natation synchronisée masculine. C’est là qu’il a su qu’il tenait son film. Les Anglais ont eu « The Full Monty », les Français allaient avoir « Le Grand Bain ». Pour garder un ton de comédie au film, il a engagé Ahmed Hamidi, un des auteurs des défunts « Guignols de l’info », pour l’aider au scénario.

Poelvoorde dissipé

Mais bien sûr, l’une des forces de ce « Grand Bain », reparti avec un seul César, celui du meilleur acteur dans un second rôle pour Philippe Katerine, après avoir obtenu dix nominations amplement méritées, c’est son casting. Inutile de vous dire qu’aucun des acteurs n’était un champion du bassin : « Ils se sont entraînés comme des bêtes pendant sept mois, à raison d’une ou deux fois par semaine, ils m’ont épaté », se réjouissait Gilles. « Le plus sportif, c’était Guillaume. Mais à la volonté et à la rigueur, c’est Mathieu qui gagne. Quant à Benoît, c’est un excellent nageur mais… dissipé. » Qui l’eût cru ?

« Le Grand Bain », dès 20h40 sur La Une

A lire aussi

Voir toutes les news