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La femme de Robin Williams révèle la vérité sur son suicide

Dans une longue interview au Guardian accompagnant la réalisation du documentaire « Robin’s wish », sa veuve, Susan Schneider Williams, revient sur les derniers mois de sa vie, face à une terrible maladie.

PourCiné-Télé-Revue

Il y a des morts qui ne passent pas. Plus de six ans après qu’il eut mis fin à ses jours en se pendant à une ceinture, le suicide de Robin Williams à l’âge de 63 ans continue de frapper les imaginations. L’acteur du « Cercle des poètes disparus » affichait une telle jovialité que le public a toujours du mal à accepter que celle-ci ait pu cacher des abîmes de tristesse et de mal de vivre le conduisant à cette issue fatale.

Aussi, depuis, les supputations et les hypothèses les plus diverses fourmillent. Beaucoup tournent autour du caractère dépressif de la star, de ses addictions. C’est dans l’espoir de mettre enfin un terme à ses spéculations que Susan Schneider Williams, la veuve de l’acteur, a réalisé un documentaire, « Robin’s wish » et a accordé à The Guardian une longue interview dans laquelle elle éclaire les dernières semaines de la vie de Robin Williams, durant l’été 2014. « Les médias ont dit qu’il était dépressif. Qu’il était alcoolique et drogué, mais rien de cela n’est pas vrai. Mon mari était sobre depuis huit ans lors de sa disparition. »

Susan Schneider Williams et son mari, l’acteur Robin Williams. Aujourd’hui, elle révèle la vérité sur les dernières semaines de sa vie. © Isopix
Susan Schneider Williams et son mari, l’acteur Robin Williams. Aujourd’hui, elle révèle la vérité sur les dernières semaines de sa vie. © Isopix

Le souci n’était pas d’ordre psychologique non plus, en tout cas pas directement. Les sourires et les gags étaient bien une façon de « garder la face en public durant longtemps. Mais en coulisses, on savait depuis un moment que quelque chose n’allait pas. On ne savait juste pas diagnostiquer nous-mêmes l’origine du problème  », explique sa veuve, âgée aujourd’hui de 57 ans. Et ce problème était une maladie terrible.

« Le médecin légiste m’a demandé, après l’examen médico-légal, si j’étais au courant que mon mari souffrait de la démence à corps de Lewy », raconte Susan Schneider Williams. « Il m’a dit que l’ensemble de son cerveau était touché.  » La démence à corps de Lewy est cette épouvantable maladie additionnant les symptômes de Parkinson et d’Alzheimer, causant des pertes de mémoire et des troubles moteurs, mais affectant aussi la personnalité, qui peut passer par des absences, des crises de démence où l’on ne reconnaît plus les gens, où l’on peut se retrouver à insulter ses proches sans en garder aucun souvenir ensuite. «  Je ne savais même pas à l’époque de quoi il s’agissait, mais ça ne m’a pas étonnée. L’idée que quelque chose avait pris possession des pensées de mon mari éclaircissait même beaucoup de choses  », confie sa veuve au Guardian.

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L’ex-présentatrice météo de TF1 Catherine Laborde a abordé récemment dans « Amour malade », écrit avec son mari, la terrible épreuve que représente cette maladie dont elle sait qu’elle ne guérira pas, et qui les a conduits aussi à envisager d’en finir avec la vie, tous les deux. Or, Dans un documentaire de 2018, Robin Williams évoquait ce qui serait le pire cauchemar à ses yeux. Et c’était justement que son «  cerveau le lâche  » : «  Que je ne devienne pas seulement ennuyeux, mais une plante. » la démence à corps de Lewy n’avait pas été repérée chez Robin Williams à la fin de sa vie, on lui avait « juste » diagnostiqué la maladie de Parkinson. «  Mais je me posais des questions, car la maladie de Parkinson ne pouvait pas expliquer à elle seule ses sautes d’humeur si soudaines. Ou le fait qu’il pouvait subitement devenir totalement paranoïaque. Ce n’était pas du tout dans sa nature, et c’était ce qui m’inquiétait le plus  », confie sa compagne. «  Mais alors, ils liaient cela à la dépression. Les symptômes de la maladie à corps de Lewy sont très divers et changeants, ils ne surviennent pas tous en même temps, ils alternent. Tant les médecins que le patient sont plongés dans la confusion. »

Robin Williams souffrait beaucoup de perdre le contrôle sur lui-même. «  Il le disait à ses enfants, Zelda et Cody. Ils étaient sous le choc. Car tout le monde remarquait qu’il avait changé, mais sans comprendre pourquoi. Nous avions rendez-vous chez le neurologue, parce que je me posais des questions sur le diagnostic qu’on lui avait posé. Mais juste une semaine avant, il a décidé de quitter ce monde… Je crois que c’était de peur qu’on ne l’enferme et qu’il ne retrouve plus jamais sa liberté  », affirme Susan.

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Susan Schneider Williams espère qu’ainsi le souvenir de son mari sera lavé de toute tache et ne cache pas son amertume contre «  les médias ont spéculé à tout va. Ils ont dit que nous avions des problèmes d’argent qui l’avaient conduit au suicide. Qu’il était dépressif. Qu’il était alcoolique et drogué. C’est surtout cette dernière rumeur qui me met en colère. Si Robin avait passé un court séjour en clinique, c’était pour remettre ses idées dans l’ordre et pour gérer ses émotions, pas pour une désintoxication. À sa mort, cela faisait huit ans qu’il n’avait plus touché un verre d’alcool. Il n’était donc pas alcoolique, c’est son cerveau qui était en vrac. Je veux que les gens comprennent cela. Car ces accusations sont comme une ombre sur sa mémoire. Les gens qui l’admiraient, et ils étaient nombreux, méritent de connaître la vérité.  »

Pour finir d’enfoncer le clou, Susan Schneider Williams sort le documentaire « Robin’s Wish », dans lequel elle montre les derniers mois de la vie de l’acteur, afin aussi «  d’aider les gens à reconnaître les symptômes de la maladie chez leurs proches. Car avec un traitement adapté et le soutien nécessaire, les personnes atteintes ont encore de belles années devant elles.  »

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