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«La Chronique des Bridgerton»: l’envers du décor des scènes de sexe

Certaines scènes d’amour de la série-phénomène de Netflix sont tellement torrides… qu’elles se retrouvent aujourd’hui sur des sites pornographiques !

PourCiné-Télé-Revue

C’est officiel ! Adapté des romans à succès de Julia Quinn, « La Chronique des Bridgerton » connaîtra une suite sur Netflix. Un renouvellement tout sauf surprenant : depuis plus d’un mois, l’impudique série romantique d’époque tutoie le haut du classement des programmes de la plateforme les plus suivis en Belgique et partout dans le monde.

Il faut dire qu’avec ses somptueux décors et costumes élégants, ses histoires à l’eau de rose parfumées d’érotisme et son casting, plutôt agréable à regarder… l’œuvre, parfait mélange de « Gossip Girl » et « Downton Abbey », a tous les ingrédients pour envoûter l’audience.

Entre drames et scandales

Produite par Shonda Rhimes, la papesse de la télévision américaine à qui l’on doit entre autres « Grey’s Anatomy », la série suit le quotidien affriolant de trois familles dont les moindres faits et gestes sont dictés et rapportés sur le papier par l’énigmatique Lady Whistledown (qui a la voix de Mary Poppins, Julie Andrews), colporteuse de potins qui animent l’aristocratie au temps de la Régence, dans l’Angleterre du début des années 1800.

Fidèle au premier des neuf livres de la saga littéraire, la première saison comprend huit épisodes guidés par la jeune et sage Daphne Bridgerton, tombée sous le charme de l’insaisissable Simon Basset. Un célibataire à la réputation sulfureuse, néanmoins convoité par toutes les débutantes et leurs très chères mères. Et pour cause ! Incarné par le séduisant Regé-Jean Page, le rebelle, aussi connu comme le duc de Hastings, apparaît comme le meilleur parti de la saison des bals et des mariages. Sauf que l’intéressé n’a pas l’intention d’engendrer une descendance. Bon gré mal gré, il s’engage finalement avec l’aînée des Bridgerton, qui l’attire plus que de raison. Entre les deux amants maudits, la tension sexuelle est vite palpable, avant d’être naturellement assouvie… sous la couette comme dans un recoin de bibliothèque.

Du sexe chorégraphié

« La Chronique des Bridgerton » émoustille ainsi les téléspectateurs au travers de scènes d’amour torrides. Des scènes qui, au grand damn des protagonistes, se retrouvent aujourd’hui sur des sites pornographiques. «  Le fait que certaines scènes apparaissent au côté de contenus obscènes a le don de nous horrifier et de nous mettre en colère », déplore la production. « Les scènes torrides ont contribué au buzz, mais c’est un drame de prestige basé sur des romans à succès (…) cela a été particulièrement pénible pour Phoebe et Regé-Jean, deux jeunes acteurs qui ont signé pour le rôle de toute une vie et n’ont pas consenti à être exploités de cette manière.  »

En réalité, ces séquences n’ont pourtant rien de plaisant ni de spontané. « Nous répétons tout comme pour une scène de combat, alors je savais exactement où Regé allait mettre sa main et quand », explique Phoebe Dynevor, qui joue Daphne, au magazine Glamour. Et Regé-Jean Page d’ajouter dans les pages d’InStyle » : « Moins on a de vêtements, plus c’est inconfortable car ce que vous ne devez pas voir est scotché. Et plus les scènes sont dénudées, plus il y a du scotch. Et quand on enlève le scotch… ce n’est pas du tout agréable. »

Pour aider le duo dans ses faux ébats, la production a fait appel à Lizzie Talbot, coordinatrice d’intimité. Un nouveau métier de l’ère post-#MeToo, de plus en plus répandu sur les tournages. Concrètement : «  Je leur demande : « Qu’est-ce que tu veux montrer ou pas ? Dans quelles positions tu te sens bien ? » Tout le monde ne se sent pas bien dans toutes les positions, même si ce n’est qu’une simulation », défend Lizzie Talbot auprès de Vulture.

« S’il y a à un moment une personne qui me dit : « Je ne veux pas faire cela », elle ne le fera jamais. C’est aussi mon travail de parler à un réalisateur ou à un producteur et de leur dire : « Ce n’est pas une chose avec laquelle cette personne se sent à l’aise » », a-t-elle poursuivi en interview pour la chaîne CNN.

Lizzie apparaît dès lors comme un conseiller essentiel, qui assure tant un meilleur résultat à l’écran qu’une pratique sécurisée des scènes d’intimité. « Une idée fausse qu’ont les gens est que, puisque les acteurs ont expérimenté cette intimité dans leur vie personnelle, c’est facile de la répliquer pour un public. Mais ce sont deux choses très différentes. »

« Quand nous l’avons rencontré pour la première fois, il y avait une pièce avec un lit », se souvient enfin Phoebe Dynevor pour Harper’s Bazaar. « Elle est arrivée avec des sacs remplis de choses : des ballons et tapis de yoga, des objets prédécoupés etc. C’était comme tourner une cascade, ça a l’air vrai, mais on avait du rembourrage. (…) Je n’arrive pas à croire que tout ceci est récent, tant ça a changé la donne. Nous étions dans un espace de confiance : quand on arrivait sur le plateau, on savait exactement ce qu’on allait faire. À aucun moment un réalisateur ne pouvait nous demander autre chose.  »

Des lits trop vieux et… trop petits !

Pour l’anecdote : « La Chronique des Bridgerton » a posé ses caméras au château de Castle Howard, située près d’York. Une résidence baroque datant de 1699, qui sert notamment de décor à la demeure des Hastings… et qui n’a pas rendu le tournage plus facile ! «  Lorsque vous entrez dans une maison de campagne historique comme Castle Howard, il y a beaucoup moins de flexibilité que vous ne pouvez l’imaginer  », raconte à Deadline.com la réalisatrice et productrice, Julie Anne Robinson. « Par exemple, vous ne pouvez pas déplacer le lit, vous ne pouvez pas déplacer le tableau, vous ne pouvez pas déplacer l’armoire et vous devez être calme délicat avec les meubles… Donc, dans la chambre du Duc, Phoebe et Regé-Jean ont passé beaucoup de temps dans ce lit, et il y avait des gens qui surveillaient dans la pièce, quand nous faisions les scènes de sexe, et ils ne voulaient pas s’en aller ! »

Une situation plutôt déconcertante, les scènes d’intimité devant normalement se tourner en équipe réduite. « Nous étions en train de tourner une scène de sexe et ils lançaient tout à coup : Est-ce que vous pourriez y aller doucement avec la tête de lit ? » On imagine bien la gêne. Et ce n’est pas tout ! Une autre problématique a embêté les équipes : la taille des lits !

Le mobilier d’époque étant beaucoup plus petit que celui d’aujourd’hui, il n’a pas été simple pour Regé-Jean Page de mener la danse sous les draps. « C’était notre plus gros challenge ! Regé est grand est n’est pas vraiment fait pour des lits de cette taille  », rapporte Lizzie Talbot. « Nous avons vraiment dû travailler beaucoup pour s’assurer que s’ils devaient rouler dans le lit, ce qui arrive assez souvent, qu’ils ne tombent pas du lit. C’était un vrai problème !  »

Vous en voulez plus ? Dans son édition du jeudi 28 janvier, Ciné-Télé-Revue consacre un article sur les coulisses de « La Chronique des Bridgerton ».

« La Chronique des Bridgerton », saison 1 (huit épisodes) disponible sur Netflix

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