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Covid-19 : comment les Belges expatriés vivent-ils la situation ?

Parmi d'autres Belges vivant à l'étranger, Jean-Philippe Darquenne, notre correspondant à Hollywood, évoque la crise du coronavirus à Los Angeles dans le magazine "Reporters", ce vendredi soir sur RTL-TVI.

PourCiné-Télé-Revue

Au programme du magazine "Reporters" ce soir à 19h55 sur RTL-TVI : des expatriés belges décrivent la crise du Coronavirus à l'étranger.

Antoine est à Shanghai. Il retourne travailler au bureau et, dans la ville, les magasins font à nouveau le plein de clients, qui délaissent de plus en plus souvent le masque.

Tatienne vit en Zambie, où la population considère le Coronavirus comme une maladie de Blancs. Entre procédures strictes à l'école internationale, fréquentée par ses enfants, et un laisser-aller total sur les marchés et dans la rue, elle se sent parfois désemparée.

A Tel Aviv, Miri, ses trois enfants et son mari travaillent de la maison. Une organisation bien huilée alors que les commerces du centre-ville rivalisent d'inventivité pour contourner les règles et ouvrir malgré les interdictions.

Enfin, à Los Angeles, Salomé doit se plier à une procédure très stricte pour emmener son chien chez le vétérinaire, alors que Jean-Philippe Darquenne, correspondant de Ciné-Télé-Revue dans la cité des anges, parcourt Hollywood Boulevard, où les masques cachent les sourires des stars.

Voici son témoignage...

"Je vis à Los Angeles depuis juste neuf ans. En mars dernier, en voyant ce qui était en train de se passer en Italie et à New York, je me suis dit que le coronavirus allait frapper aussi fort, si pas plus, en Californie, et j’ai eu très peur. Comme des millions de gens évidemment. Le 10 mars, j’assistais encore à la projection d’un film, 'The Hunt', à l’Egyptian Theater. Une grosse semaine plus tard, précisément le jeudi 19, le gouverneur de Californie Gavin Newson exigeait que tout le monde reste à la maison et n'en bouge plus, et obligeait TOUS les commerces non-essentiels à fermer leurs portes. En l’espace de quelques heures, Los Angeles, qui était l’une des villes les plus embouteillées au monde, s’est littéralement vidé ! Il n’y avait plus une seule voiture dans les rues, et seules quelques personnes portant des masques s’aventuraient sur ses trottoirs. C’était surréaliste. Personnellement, je ne suis pas du tout sorti pendant plus d’un mois. Et comme les files devant les supermarchés étaient aussi interminables qu’anxiogènes (on se serait cru à la fin du monde), j’ai pris l’option de me faire livrer mes commissions à domicile. Ça a duré jusqu’au mois de mai. A l’époque, on entendait que le virus subsistait sur les surfaces plastiques, du coup, je laissais les sacs dans le garage pendant 48 heures avant d'y toucher."

"En toute objectivité, Los Angeles et la Californie ont bien résisté à la première vague de l’économie. Contrairement aux habitants d’autres états qui ont pris les mesures sanitaires plus à la légère en faisant valoir leur droit à la liberté (je pense notamment à nos voisins du Nevada), les 'angelinos' ont bien respecté les règles et se sont sagement confinés. Par ailleurs, Los Angeles ne ressemble en rien à New York, ville ‘verticale’ où les gens sont les uns sur les autres et la promiscuité impossible à éviter. Avec, en plus, un métro bondé en permanence. La cité des anges n’est pas aussi urbaine, elle est très ‘aérée’, et les gens sont beaucoup plus derrière leur volant qu’en train de marcher dans la rue. Cela a pesé dans la balance aussi. Vers avril, mai, le nombre des hospitalisations a augmenté, et c’est à nouveau le cas en cette fin d’automne. Mais d’une manière générale, je le répète, nous ne vivons pas ici le même drame que la Belgique, qui compte onze millions d’habitants et déplore à ce jour plus de treize mille décès. La Californie a trente-neuf millions d'âme et a hélas dû constater dix-huit mille morts."

"Par ailleurs, l’impact sur l’économie est terrible… Des dizaines et des dizaines de commerces ont définitivement fermé leurs portes, et les mythiques Sunset et Hollywood Boulevards sont des déserts, désormais. C’est tellement triste. A l’heure qu’il est, la vigilance par rapport au virus reste de mise à 300%. Ces dernières semaines, les salles de gym ont alterné ‘ouverture en plein air’ et ‘fermeture simple’, et à Los Angeles, les portes salles de cinéma sont closes. Ce qui n’est pas le cas dans toute la Californie. En revanche, aucun restaurant n’est autorisé à servir à l’intérieur. Et il est demandé aux gens de ne pas voir plus de six proches. Une règle que beaucoup ont déjà prévu d’enfreindre – en tous cas aux Etats-Unis – à Thanksgiving, la fête familiale la plus importante de l’année, et qui a lieu ce jeudi 26 novembre. On s’attend donc, au mieux, à une augmentation des cas, et au pire, à plus de décès, encore. La lueur au bout du tunnel, c’est l’annonce de l’arrivée relativement proche d’un ou deux vaccins. En attendant, on s’accroche. Mes seules sorties se font à l’extérieur, je vais marcher une heure par jour dans les collines."

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