Johnny Depp: «Vends village, comme neuf» (vidéo)

Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ont déjà oublié. Johnny Depp était une star mondiale, un homme adulé, un acteur recherché, l’amoureux comblé de Vanessa Paradis et un père de famille heureux. Il s’apprêtait à enfiler le costume de Jack Sparrow pour « La malédiction du Black Pearl » et à étreindre les étoiles.

En plus des poupées, des voitures de luxe et des guitares, l’acteur se lançait dans un genre de collection un peu particulier, les lieux de résidence les plus fous. Un palazzo à Venise, la petite île (on dit une caye) de Little Hall’s Pond dans les Bahamas, au moins cinq appartements à Los Angeles, un haras dans le Kentucky, des penthouses à New York… Chacun ses marottes.

En 2001, il jetait son dévolu sur une pièce rare, un village entier du sud de la France, acheté en même temps qu’un gigantesque manoir, à 25 km de Saint-Tropez, à Plan-de-la-Tour. Un domaine de 121 000 mètres carrés (plus de 12 hectares), comprenant un manoir gigantesque, douze chalets, un café, une chapelle, une cabane de chasseur, un atelier d’artiste, une salle de jeux pour enfants, un espace de remise en forme, mais seulement deux piscines (on ne peut pas tout avoir). Pour ce hameau, le comédien et sa belle avaient déboursé 8,2 millions d’euros. Une affaire comparé au prix des duplex à New York.

Certaines maisons datant de la Révolution, Johnny s’était lancé aussitôt dans des travaux de rénovation – se retroussant lui-même les manches. Ces travaux ont fait monter la valeur du bien, un havre de paix adoré par l’artiste. « Avec Vanessa et les enfants, nous vivons dans une espèce de petit village. C’est comme être au paradis. Le domaine fait 121 000 mètres carrés et vous savez ce que j’y fais ? Absolument rien ! » déclarait-il voilà une dizaine d’années à VSD.

Le bonheur n’a qu’un temps. En juin 2012, le démon de midi avait raison de son histoire d’amour avec Vanessa. Adieu, le Paradis. Le village est mis en vente en 2016, pour 52,2 millions d’euros, mais ne trouve pas d’acquéreur. C’est l’époque où il divorce d’Amber Heard et commence à comprendre que la vie n’est pas toujours un long fleuve tranquille. L’année suivante, son cabinet financier annonce que la star est quasi ruinée. Un procès oppose les deux parties. Johnny leur réclame 25 millions de dollars, arguant qu’il « a été tenu à l’écart des transactions financières » des experts qu’il employait. Ce que ceux-ci rejetaient, affirmant que Johnny souffrait d’un syndrome de dépense compulsif. Vraiment ?

Depuis, la dégringolade se poursuit avec le procès perdu contre le Sun à propos des accusations de violences conjugales d’Amber Heard, et le renvoi de Johnny Depp des licences « Pirates des Caraïbes » et « Les animaux fantastiques », qui lui permettaient de tenir la tête hors de l’eau. Contraint de vendre une à une ses pièces de collection, c’est au tour aujourd’hui au tour de son hameau de revenir sur le marché, pour paraît-il 45 millions d’euros. Une bouchée de pain.