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John Carroll Lynch («Big Sky»): «Je n’irais pas dîner avec mon personnage…»

Série phare de STAR, le nouveau monde de divertissement de Disney+, « Big Sky » ne manque pas de scènes-chocs et de coups de théâtre.

PourCiné-Télé-Revue

Avec sa gueule unique et inquiétante, John Carroll Lynch n’a pas arrêté de tourner depuis trente ans. On l’a notamment vu dans « Fargo », « Gothika » de Mathieu Kassovitz, où il est un shérif, « Shutter Island » et le récent « Les Sept de Chicago » (Netflix). Aujourd’hui, il incarne le monstrueux officier patrouilleur Legarski dans « Big Sky », disponible dans la nouvelle section STAR de Disney+.

Différente, décalée, dérangeante… cette nouvelle série de David E. Kelley (« Big little lies », « The Undoing »), adaptation du roman noir « The Highway » (« Au bout de la route, l’enfer ») de C.J. Box Jr. lancée il y a trois mois sur ABC (le RTL-TVI américain), ose quelque de chose de beaucoup moins formaté que ses fictions traditionnelles. C’est tout à son honneur !

John Carroll Lynch nous en parle...

Dès le début, on comprend que Ronald enlève des femmes pour le compte de Legarski, qui fait du trafic d’êtres humains et est donc le méchant nº 1, ici…

Oui, il se sent investi d’une mission de nettoyage, je dirais, et est un tyran pour Ronald, ce type impuissant et marginalisé dont il se sert. Sa misogynie et son sens du patriarcat sont extrêmes, et il est sûr qu’il a parfaitement le droit de les exprimer… Il pense qu’il fait le bon choix pour le monde, qu’il aide les gens. Mais le seul qui profite de ses actes atroces, c’est lui-même. Il n’agit que par égoïsme et égocentrisme. Et le pire, c’est que de l’extérieur, on ne distingue aucune forme de sociopathie dans ses émotions… Je n’irais probablement pas dîner avec lui.

Avez-vous lu le livre dont s’inspire la série ?

Oui, et je l’ai trouvé si sombre que j’ai pensé qu’aucune chaîne ne voudrait de ça. Il est complètement dépourvu d’espoir, et donc la dramatisation n’est pas possible… « True Detective » a déjà exploré ça, mais moi, en tant qu’acteur, ce nihilisme m’ennuie. Comme l’invincibilité de Superman m’ennuie. Un superhéros doit avoir des points faibles pour qu’il se passe quelque chose. Et ici, il a fallu mettre un peu de lumière dans ce fatras de cruauté pour qu’apparaissent des contours.

Vous jouez un policier blanc, statut encore plus diabolisé depuis les dérapages qui ont causé les morts de Breonna Taylor et George Floyd…

Oui, et ça me questionne, évidemment, car des milliers de flics blancs souffrent aussi de ces bavures. Le problème, c’est qu’aux Etats-Unis, on leur permet d’utiliser la force jusqu’à donner la mort. Et leur formation n’est pas complètement débarrassée de préjugés racistes et sexistes. Ce n’est pas du tout comme ça que ça se passe en Angleterre, par exemple…

Pour tout savoir sur « Big Sky », le show à la « Twin Peak » qui veut choquer (avec les confidences de Ryan Phillippe), rendez-vous dans le Ciné-Télé-Revue de cette semaine.

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