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Jason Statham contre les Mégalodons

L'acteur est comme un poisson dans l’eau dans ce blockbuster réveillant du fond de la nuit des ancêtres géants des requins. Un film largement plus divertissant qu’horrifique.

PourCiné-Télé-Revue

Depuis qu’en 1975, Steven Spielberg a fait jaillir « Les dents de la mer », propulsant le cinéma américain dans l’ère du blockbuster, le film de requins est devenu un genre à part entière. Bien sûr, il a connu ses dérivés plus ou moins convaincants avec des piranhas, une orque, des ours, des anacondas, des crocodiles, des fourmis, des araignées, des dinosaures, et on vous en passe. Mais le tueur des fonds marins reste l’étalon du film d’horreur mettant en scène des animaux. On croit le filon noyé, il refait toujours surface à un moment. A cause des trois suites des « Dents de la mer », de plus en plus navrantes à chaque nouvel épisode, on a pourtant pu croire à un moment que le requin avait fini de faire peur.

Mais en 1999, le réalisateur Renny Harlin allait remettre le mangeur d’hommes sous le feu des projecteurs avec « Peur bleue », un concentré d’angoisse saupoudré d’humour, alliant les recettes de « Jaws » et d'« Alien »: un lieu clos, sous l’eau, et huit invités pour le dîner… Depuis, des films comme « The Reef », en 2011, « Instinct de survie », en 2016, avec Blake Lively, « 47 meters down », en 2017, attestent que le requin a la peau dure et parvient tout à fait à coexister avec les parodies qu’il inspire depuis « Sharknado », en 2013. On a vu des requins attaquer en montagne ou à New York, mais ils restent une redoutable machine à broyer le box-office. La preuve avec « En eaux troubles », diffusé ce soir (et déjà présenté lundi dernier sur la RTBF). Le film de John Turteltaub avec en vedette Jason Statham a été l'un des grands succès de l’année 2018. 530 millions de dollars de recettes mondiales, pour 130 millions d’investissements (ce qui en fait le film le plus cher de sa catégorie). Il faut dire que, mettant en scène des Mégalodons, des ancêtres du requin libérés des profondeurs par des scientifiques imprudents, il va plus vers le divertissement à la « Jurassic Park » que le film d’horreur pur.

20 ans d'attente

Le film faillit pourtant ne jamais voir le jour… à cause de « Peur bleue », justement. Il devait être produit à la même époque par Disney, mais le studio craignant la concurrence l'a remisé au placard, où il est resté pendant près de deux décennies. Grâce à l’acharnement de son auteur, l’écrivain Steve Alten, le script est passé chez Warner. Entre-temps, mondialisation et basculement du marché obligent, le lieu de l’intrigue a été déplacé des côtes de Californie à celles de Chine. On ne va pas se mentir, la qualité du film se ressent durement de cette tentative de plaire au public le plus diversifié possible. Mais Jason Statham, avec son jeu minimal et son sourire carnassier, s’en tire à son avantage.

L’acteur britannique de 53 ans, qui avait dû nager parmi de vrais requins pour « Mechanic: Resurrection », en 2016, avec un produit répulsif sur la peau pour ne pas attirer ces prédateurs (ce qui n’avait pas été à 100% efficace, à sa grande frayeur), était beaucoup plus à l’aise avec ces Mégalodons numériques!

En eaux troubles ** TF 1 21h05

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