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Jarry nous raconte sa vie de papa… assez strict

L’humoriste, qui présente tous les jeudis sur Plug RTL le « Jarry show », vient de sortir une BD sur sa vie avec ses enfants, Vic et Tim.

D’où vous est venue l’idée de faire une BD sur votre vie avec vos enfants, qui ont quatre ans et demi ?

C’est un projet né durant le confinement, lorsque je partageais ma vie avec mes enfants dans des vidéos sur les réseaux sociaux. J’étais confronté à tellement de situations burlesques avec eux que je me suis dit que je devais partager ces anecdotes, même si je ne montre jamais mes enfants à l’image. On entend juste leur voix. En tout cas, ça a tellement bien marché qu’on en a fait une BD. Je trouve ça incroyable, à commencer par le fait que ce soit la première BD homoparentale. Dans le devoir de représentativité, c’est bien que des enfants puissent voir qu’une famille, ça peut être aussi deux papas ou deux mamans. Tous les gags sont inspirés de situations vraiment vécues. Je passais 20 heures par jour avec eux et je filmais tout, pour être sûr de ne pas rater quelque chose. Un deuxième tome est prévu en janvier. Vic et Tim trouvent en tout cas la BD super-drôle, même s’ils me disent qu’ils n’ont pas fait autant de bêtises que ça.

Vous pensez qu’une telle bande dessinée peut faire progresser les mentalités ?

Oui. Mais je tenais surtout à faire part de mon expérience plutôt que de laisser les gens s’imaginer des choses sur comment ça se passe dans une famille homoparentale. Il y a encore beaucoup de préjugés. Certains imaginent qu’on ne sait pas changer les couches car on est deux hommes. Un médecin m’a posé la question. Quand vous allez chez un pédiatre et que toute la documentation s’adresse à la maman, c’est archaïque, rétrograde.

Et quel genre de père êtes-vous ?

Je suis un papa assez strict. Ils n’ont pas accès à la télé par exemple. Ils n’ont droit qu’à un dessin animé de 20 minutes par semaine. Je veux que mes enfants jouent, imaginent, créent et lisent. Et puis, je parle tout le temps avec eux !

Ça reste dur d’être gay en 2020 ou c’est plus simple qu’il y a 20 ou 30 ans ?

Il y a 30 ans, les gens n’avaient pas d’avis sur l’homosexualité, car les homosexuels ne disaient pas qu’ils étaient gays. Aujourd’hui, on assume qui on est. Mais du coup, les gens en face de nous assument aussi ce qu’ils disent. Il y a 15 ans, c’était mal vu de dire qu’on n’aime pas les pédés. De nos jours, la parole s’est libérée. C’est à double tranchant. Donc, oui, c’est plus facile d’assumer son homosexualité, mais on entend davantage de critiques. Je croise parfois des gens qui me disent que c’est dommage que je sois gay !

Quels sont les combats encore à mener ? Faciliter l’adoption par les couples gays ? Vous-même, vous avez dû faire appel à la GPA (gestation pour autrui) pour avoir vos enfants…

Au-delà du cas de l’homoparentalité, il faudrait une réforme en profondeur de l’adoption. C’est trop compliqué, entre 7 et 9 ans d’attente. Les procédures ne correspondent pas à la réalité du terrain.

Une BD drôle inspirée de sa vie réelle. © Michel Lafon
Une BD drôle inspirée de sa vie réelle. © Michel Lafon

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