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Pourquoi il faut voir «GIMS», le nouveau docu Netflix consacré au célèbre rappeur français

Le géant du streaming propose une production intime, dans laquelle on découvre sans fard l’artiste et l’homme derrière les lunettes noires.

PourCiné-Télé-Revue

De prime abord, ce n’est pas le genre de contenu qui attire notre attention. Une heure trente de Gims : merci, mais non merci ! Faiseur de hits, on lui doit « Bella », « J’me tire », « Sapés comme jamais », « Tout donner » ou encore « Reste » (« Mais tu iras où, où, où si jamais je m’en vais »), en duo avec Sting. Rien qu’à l’évocation de ces titres, leurs mélodies efficaces et multidiffusées en radio résonnent déjà dans le ciboulot (à ceux qui prétendent le contraire : on ne vous croit pas !). Pourtant, vous auriez bien tort de ne pas saisir l’occasion d’en apprendre davantage sur ce mystérieux personnage, avec qui on ne peut échanger les yeux dans les yeux.

Par le biais d’images d’archives, de vidéos personnelles en famille et, surtout, de témoignages forts face caméra (de lui, de son manager, de ses proches et collaborateurs…), « GIMS », réalisé par le journaliste Florent Bodin, dresse le portrait méconnu du premier rappeur à avoir rempli le Stade de France, en 2019. C’est en coulisses, au cours des mois qui ont précédé ce show phénoménal, qu’on retrouve l’homme, la « bête de scène » qui n’en rate jamais une pour exhiber son fastueux quotidien sur les réseaux sociaux. Un déploiement de magnificence qui va à l’encontre des préceptes de la culture française, plus réservée que l’américaine. « Il y a ce paradoxe qui est bizarre », admettra très justement l’intéressé, plus simple qu’il n’y paraît.  » On te reproche quelque chose, mais en même temps, on aime voir ces choses-là. »

Une belle personne

S’il étale effectivement son argent, Gims, de son vrai nom Gandhi Djuna, n’en est pas moins une belle personne au cœur grand comme l’Afrique, dont il est originaire. Preuve en est dans le documentaire. « Tu peux être bling-bling mais derrière, t’es pas juste là à donner envie », confie le chanteur urbain à la voix de ténor. « Tu donnes aussi la chance aux gens, tu tends la main. Je suis obligé de le faire. Il faut que je fasse quelque chose pour le peuple. »

De sa miséreuse enfance à Kinshasa, puis en France… à sa vie de rêve à Marrakech, en passant par l’errance dans les rues de Paris et la montée en puissance du fameux groupe Sexion d’assaut, qui l’a révélé : son histoire, celle d’un gamin parti de rien qui a réussi à construire un véritable empire, est ainsi racontée sans filtre. Non seulement, le récit force le respect, mais il permet aussi de déceler un autre visage, une personnalité à la fois décalée et finalement très terre à terre, qui a vraisemblablement tout compris au show-business. Un monde auquel Gims, 34 ans, n’était pas prédestiné (passionné de dessin, il rêvait de vivre à Tokyo !) et dans lequel il a embarqué sa clique, dont son petit frère et plus fier rival, Dadju.

Vraiment, « Gims » est une jolie découverte. Profonde, sincère, inspirante. Rien n’y est occulté, pas même sa conversion à l’islam ni comment il a failli se retrouver en Irak. Et puis, le film n’est pas si musical qu’il en a l’air (vous ne devriez pas bloquer sur l’un des tubes de Gims pendant trois jours). On ne peut donc que vous le recommander !

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