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Ethan Hawke dans «The Good Lord Bird»: «C’est ma contribution contre le racisme»

Quinquagénaire depuis deux mois, l’acteur joue un rebelle de l’histoire américaine dans une mini-série qui apprend et… détend. Rencontre.

PourCiné-Télé-Revue

Révélé il y a plus de trente ans dans « Le Cercle des poètes disparus », le Texan Ethan Hawke a, depuis, bien mené sa barque. Star, en vrac, de « Bienvenue à Gattaca », « Génération 90 », « De grandes espérances », « Training Day » ou « Boyhood », il est de retour, à juste 50 ans, dans la mini-série « The Good Lord Bird » (« L’oiseau du Bon Dieu »), que la chaîne américaine payante Showtime avait lancée le 4 octobre. En 2020, l’Amérique a, plus que jamais, été marquée par la violence raciste de policiers blancs, avec, en tragiques points d’orgue, les morts de Breonna Taylor et George Floyd. « The Good Lord Bird » ne pouvait pas arriver à un moment plus opportun, donnant un véritable éclairage à une figure méconnue de l’histoire des Etats-Unis, John Brown (1800-1859), un Blanc qui s’est battu, avec ses cinq fils, pour mettre fin à l’esclavage dans son pays.

En tombant sur le livre « The Good Lord Bird », de James McBride, paru en 2013, Hawke eut immédiatement envie de l’adapter pour le petit écran, et jouer Brown. Lequel n’est pas au centre de ce « western » politiquement incorrect, rêche et forcément sanglant. « McBride a eu l’idée géniale d’inventer un personnage par les yeux duquel Brown est raconté », a précisé l’acteur au cours de l’interview qu’il nous a donnée dans un palace de Pasadena. « Il s’agit du jeune esclave Henry Shackleford, surnommé Oignon (incarné par Joshua Caleb Johnson), qui vivait au Kansas en 1856. » Brown provoqua la mort de son père et, sans entrer dans les détails, pensant qu’il était une fille, le baptisa Henrietta.

Un fanatique ou un héros ?

Vous l’avez compris : sans être du tout une comédie, cette histoire en huit épisodes ne manque pas non plus d’humour. « Le rire est un outil pour mettre en lumière l’hypocrisie et la stupidité du racisme (…). Ici, on n’esquive absolument pas la réalité de la souffrance. Mais on tente de la montrer au spectateur en le faisant parfois sourire, et en lui faisant voir à quel point les humains sont ridicules et fragiles. Le bouquin de McBride a quelque chose de « Huckleberry Finn » de Mark Twain : il touche à des choses graves, mais n’oublie pas d’être drôle. »

Toujours controversé à notre époque, Brown n’était, pour Abraham Lincoln, qu’un fanatique barbare. Mais pour Tarantino, il est le plus grand Américain qui ait jamais existé. « Pour moi, il était juste un type qui croit en l’égalité des races et des gens », nous a dit Hawke. « Et ce n’est pas tant les Noirs qu’il voulait sauver, mais les Blancs… qui ont désespérément besoin de modèles. Si, en Amérique, on disait ce qui fait notre honte comme on dit ce qui fait notre fierté, tout reprendrait du sens. Pour alléger la culpabilité, il faut accepter le blâme et s’excuser. Eviter de raconter l’histoire de Brown, c’est une erreur. Car ça veut dire qu’on évite de raconter d’autres choses… »

« The Good Lord Bird », 20h30 sur Be Series

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