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Elie Semoun raconte son papa: «Un malade d’alzheimer meurt deux fois»

Ce 22 février, « Regard sur », sur la Trois, diffuse « Mon vieux », le documentaire de l’humoriste consacré à son papa aujourd’hui décédé. Il évoque avec nous cet accompagnement douloureux.

PourCiné-Télé-Revue

Ceux qui le suivent sur son Instagram ont vu en primeur le drame qui frappait l’humoriste. Elie Semoun y postait des vidéos de ses instants de complicité avec son papa, Paul. Au fil des publications, les ravages de la maladie d’alzheimer dont il était atteint étaient plus flagrants : désorientation, pertes de mémoire, etc. Le comédien et réalisateur en collaboration avec Marjory Déjardin en a tiré un road-documentaire émouvant. A travers ce vécu, il raconte avec pudeur la lente perte d’identité et les répercussions sur les relations familiales et les vérités exhumées par la proximité de la mort. L’occasion aussi de découvrir Elie Semoun sous un autre jour.

Quand avez-vous repéré les premiers signes de la maladie ?

On a vu avec ma sœur qu’il se faisait des délires paranoïaques. Mon père vivait seul dans une maison à la campagne depuis longtemps. On recevait des appels de lui. Il nous disait qu’il y avait un type qui venait prendre sa voiture, que quelqu’un venait lui piquer sa carte bleue, qu’un autre entrait dans sa maison et le regardait dormir. Il a accusé un voisin de lui avoir volé des choses. On a commencé à se poser de sérieuses questions.

Comment avez-vous accueilli le diagnostic sans appel ?

D’une manière pas très lucide. Au fond, on n’y croit pas au début. C’est la raison pour laquelle je l’ai emmené au Maroc. Je me suis dit qu’il allait y avoir un miracle, que de revoir ces lieux familiers, cela déclencherait quelque chose chez lui. J’ai vécu sa maladie comme un artiste, c’est-à-dire, en n’étant pas dans la réalité. En fait, je suis comme dans une bulle. Il était costaud, je me suis dit qu’il en aurait pour longtemps, et je ne me suis pas écroulé.

A mesure que la maladie progresse, les rôles s’inversent, vous devenez le père de votre père en quelque sorte. Comment vous avez traversé cela ?

Quand mon père avait toutes ses capacités intellectuelles, comme c’était quelqu’un d’assez égoïste, il pouvait encore me « faire peur », c’est-à-dire qu’il avait encore du pouvoir sur moi. Mais au fur et à mesure que ces capacités intellectuelles disparaissaient, il est devenu tout à fait inoffensif. Comme tous les enfants, j’avais plein de choses à reprocher à mon papa. Et au fur et à mesure qu’il est devenu malade, il est devenu doux comme un agneau, il est redevenu un enfant. Après, je ne lui en ai plus voulu pour rien du tout. Mais on n’est jamais prêts à être oublié par son papa.

La suite de cette interview est à lire dans votre Ciné-Télé-Revue.

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