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Eddie Murphy: famille XXL, amis par contrat… qu’est devenu le prince du rire?

Le plus drôle, charmeur et prétentieux des comédiens américains revient nous faire du bien dans « Un prince à New York 2 », sur Amazon Prime Video. Mais que s’est-il donc passé entre-temps ?

PourCiné-Télé-Revue

La série « Stranger Things », les reboots de « Dallas », « Magnum », « MacGiver », Stephen Spielberg et son « Ready Player One », Sly ressuscitant Rambo et Rocky… Non, décidément, il manquait quelque chose à ce revival de la culture pop des années 80 dans lequel nous sommes plongés. Un parfum de vanne fumant comme une patate coincée dans le pot d’échappement d’une bagnole de flics devant un hôtel chic de Los Angeles. Mais oui, il manquait Eddie Murphy  !

On l’attend dans « Le flic de Beverly Hills 4 », projet maintes fois annoncé, tout aussi souvent reporté. La dernière fois qu’on en a entendu parler, c’était dans la bouche des réalisateurs anversois Bilall Fallah et Adil El Arbi, qui venaient de relancer Will Smith et Martin Lawrence grâce à « Bad Boys for Life ». Ils espéraient que ce coup gagnant leur permettrait de saisir le Graal en réactivant les enquêtes d’Axel Foley. On leur souhaite que ça aboutisse.

En attendant, c’est à travers la suite d’un autre de ses grands succès qu’Eddie Murphy revient dans la lumière, «  Un prince à New York 2 », sur Amazon Prime Video depuis le 5 mars. L’annonce de cette sortie a fait saliver tout le monde. Comme si, soudain, le public plus qu’Eddie Murphy lui-même n’en pouvait plus de ses 25 ans de vaches maigres et voulait regoûter à son insolence, sa tchatche et son grand rire tonitruant.

Mais que s’est-il donc passé entre-temps ?

En 1984, Eddie Murphy était le roi du monde. Venu du stand-up, il avait rejoint quatre ans plus tôt, à 19 ans, le « Saturday Night Live » à sa plus belle époque, avec John Belushi et Bill Murray. Et il en était devenu la vedette irrésistible avec un humour rentre-dedans inspiré de son maître, Richard Pryor, jouant de sa couleur de peau. A sa première apparition, il campe un militant noir qui s’insurge contre la présence de basketteurs blancs : «  Laissez-nous au moins le basket ! Vous nous piquez tout ! Tous les Noirs touchent les aides sociales, je suppose que vous allez tous en vouloir aussi ?! » Bien loin de choquer, Eddie ne va cesser d’embarquer le public dans ses délires.

Hollywood flaire la bonne affaire et l’engage pour « 48 Heures », « Un fauteuil pour deux » et, surtout, « Le flic de Beverly Hills », qui score à 234 millions de dollars. Eddie Murphy devient une star boxant dans la même catégorie que Sly ou Schwarzie en termes de salaires. Ce triomphe le pousse à arrêter la scène, là où il a peaufiné son style et poussé le bouchon le plus loin, avec un humour sans limite, parfois insultant. Pour les gays, les gros, les femmes, c’était vraiment pas l’époque du politiquement correct. Eddie, d’ailleurs, renie certains de ses sketchs aujourd’hui.

Problème : avec le succès, son ego se met à gonfler autant que son compte en banque. En 1994, alors qu’après l’échec relatif du « Flic de Beverly Hills 3 », il glisse doucement sur la pente descendante, il lâche : «  A 80 millions de dollars, je me suis foutu de ma carrière. » En 1988, après le tournage d’« Un prince à New York », le réalisateur John Landis, qui l’avait aussi dirigé dans « Un fauteuil pour deux », le balançait déjà : «  Le gars sur Un Fauteuil pour deux était rempli d’énergie, curieux, drôle, frais et génial. Le type sur Un prince à New York était le pire des mufles, désagréable, arrogant, avec un entourage de merde… un vrai connard. » Après ce film, Eddie Murphy commet par paresse et cupidité l’erreur d’aller tourner dans des comédies familiales de niveau inégal, mais toujours loin de ce qu’on attend de son talent. Qui a envie de le revoir dans « Docteur Foldingue » ou « Docteur Dolittle », même si l’humour pétomane et transformiste lui assure le casse-croûte ?

Les « Eddie’s Boys », amis par contrat

Gagné par la folie des grandeurs, Eddie, comme son idole Elvis Presley, a son Graceland, baptisé Bubble Hill. Le Monde raconte que l’acteur, isolé dans sa tour d’ivoire, se paie des amis, les « Eddie’s Boys » : des mecs rétribués pour faire des courses de voiture dans sa propriété, jouer aux cartes et aux échecs, avec obligation de perdre. Il entretient aussi ses tocs, comme prendre quatre douches par jour. Plus déconnecté que ça…

L’acteur ne voit pas venir la nouvelle génération d’acteurs noirs, comme Will Smith ou Chris Rock, qui le vénèrent mais le poussent sur le côté. Il se fait en plus méchamment tacler par les artistes blacks engagés comme Spike Lee. Eddie Murphy n’a jamais voulu être un porte-parole de sa communauté. D’« Un prince à New York », premier gros succès hollywoodien au casting exclusivement black, il retient que c’est une histoire d’amour, que la couleur des gens n’a pas d’importance. Pas faux, mais un peu court… Il devient même la cible du « Saturday ». Un humoriste montre une photo de lui à des enfants en leur disant : «  Regardez, une étoile filante, vite, faites un vœu ! »

Aujourd’hui, Eddie le magnifique parie sur son rire incomparable et sa verve pour faire d’« Un prince à New York 2 » (où il quitte son pays d’Afrique cette fois pour retrouver un fils, et joue plusieurs rôles, comme il aime) le film de son retour. Et il assure qu’après la crise du covid, il remontera sur la scène, qu’il n’aurait « jamais dû quitter ». A l’heure du Black Lives Matter, l’acteur qui maniait à la perfection l’humour, le charme et l’arrogance a déjà le courage de revenir sur le ring. Qu’est-ce qu’on s’est ennuyé sans lui !

Dix enfants !

Côté amours, Eddie Murphy jurait en 1987 qu’il ne se marierait jamais, pour ne pas avoir à payer de pensions alimentaires. Il a dérogé à la règle en épousant en 1993 l’actrice Nicole Mitchell. Ils divorceront en 2006. On ignore le montant de la pension, mais avec cinq enfants au compteur, ça doit douiller. S’il se marie peu, le bougre collectionne les conquêtes. Whitney Houston est la plus célèbre, avec l’ex-Spice Girl Melanie Brown, à qui il fait un enfant en 2007. En 2008, un second mariage est annulé au bout de seize jours. A bientôt 60 ans, ce 3 avril, il vit depuis 2012 avec un mannequin, Paige Butcher, 41 ans. Voilà deux ans, elle lui a donné son dixième enfant ! Et si la raison du ralentissement de la carrière d’Eddie Murphy, c’était juste qu’il était trop occupé à pouponner ?

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« Un Prince à New York 2 », disponible sur Amazon Prime Video.

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