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«Au-dessus des nuages» : rencontre avec Dorine Bourneton, la vraie héroïne du téléfilm

Ce téléfilm (déjà vu sur la RTBF) retrace le parcours exceptionnel de la première femme paraplégique pilote de haute voltige. Rencontre avec la vraie héroïne, campée à l’écran par Alice Taglioni

PourCiné-Télé-Revue

Vous avez été à 16 ans la seule rescapée du crash d’un petit avion de tourisme. Cet accident vous a privée de l’usage de vos deux jambes. A l’époque, vous pilotiez déjà et malgré votre handicap, vous avez voulu reprendre les airs à nouveau!

Je ne me suis pas laissé le choix. Je savais que sinon mon avenir se résumerait aux allocations, au canapé et à la télé. J'étais certaine que le pilotage pourrait m’aider à me reconstruire. L’apprentissage du pilotage vous permet d’acquérir des compétences qui peuvent vous servir aussi dans la vie de tous les jours. Je savais que j’avais plus à gagner en dépassant mes peurs qu’en restant pétrifiée par le souvenir de l’accident.

En 2015, vous devenez alors la première paraplégique pilote de voltige au monde. On imagine votre sentiment de fierté.

Ah oui, c’est une revanche sur le sort. De même lorsqu’en 2018 j’ai remporté une compétition face à des pilotes valides. Faire des pirouettes dans le ciel, ce n’est pas ça qui a de l’intérêt, ce qui est passionnant, c’est le chemin pour y arriver. On est dans le dépassement de soi, dans la persévérance. On apprend à faire confiance à son équipe, à son avion, à soi-même. Après, c’est le plaisir d’essayer de rechercher l’excellence à travers le geste.

C’est aussi grâce à vous que les personnes handicapées ont aujourd’hui accès à la licence de pilote professionnel.

Aussi grâce à Guillaume Féral. C’est pour ça que je voulais absolument qu’il soit dans le film. C’est un combat qu’on a porté ensemble. Je n’y serais pas arrivée sans lui, ni lui sans moi. C’est très bien montré dans le film, on n’est rien l’un sans l’autre.

Là-haut, quand on pilote, on imagine qu’il n’y a plus de handicap…

Le handicap, le fauteuil reste au sol, on s’en fiche, on est un pilote à part entière. Pour moi, la voltige c’est aussi exprimer sa joie.

Qu’avez-vous éprouvé en voyant le film?

Je trouve que c’est plutôt réussi. Bien sûr, j’aurais aimé qu’il y ait davantage d’aviation, d’aventure, et peut-être un peu moins le côté maman. C’est la pilote qui parle. (Rires.) Mais je comprends que pour que le téléspectateur s’identifie, il fallait que l’héroïne vive aussi des situations que tout un chacun peut rencontrer, des tensions dans un couple, un divorce. Situations que j’ai évidemment connues, mais dans la vraie vie ça a été encore beaucoup plus violent.

Au-dessus des nuages *** 21h05 TF1

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