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Didier Bourdon dans «100% bio»: «Je mange moins de viande»

Dans cette histoire qui oppose un charcutier fier de son terroir et le petit ami, végane, de sa fille, le comédien excelle.

PourCiné-Télé-Revue

Un excellent scénario, un rôle en or à la Raimu, vous avez dû vous lancer dans l’aventure avec enthousiasme.

Oui, j’ai vraiment pris un grand plaisir à le faire. J’aime ce personnage un peu taiseux qui cache sa sensibilité. Il est veuf, on sent que la solitude lui pèse. Il y a sa sœur, qu’il adore, mais qui est un poids psychologique car elle aussi vit mal sa solitude. En plus, ça m’a rappelé mon enfance car j’ai vécu au Pays basque quand j’étais petit. Je suis retourné sur ces lieux, c’était vraiment assez touchant.

Ce Gaby, quel caractère !

Il est enraciné dans sa région et sa charcuterie tient pour lui une place énorme. Et comme les clients se font rares… On connaît ces gens des campagnes, ils sont fiers, un peu maladroits, mais ils ont un grand cœur.

La charcuterie, c’est sa vie, alors lorsque le petit ami végane de sa fille vomit au sens propre les spécialités basques qu’il a mises sur la table, il y a forcément de l’eau dans le gaz.

On pourrait dire que c’est difficile à avaler pour l’un comme pour l’autre. La scène a été assez marrante à jouer, mais pas facile parce que, à chaque nouvelle prise, on devait remanger. Et puis j’étais dans un état un peu second, car j’avais perdu ma chienne la veille. Un animal qui vous a suivi pendant plus de dix-sept ans, ça vous rappelle plein de souvenirs.

Les tête-à-tête à table avec son futur gendre potentiel sont savoureux.

Ça l’est toujours quand on montre deux personnages qui n’ont rien à faire ensemble et qui vont apprendre à se connaître. On l’a beaucoup fait dans « Les 3 frères » avec les Inconnus. Dans « Le pari » aussi, où deux beaux-frères se détestent par idéologie et vont se découvrir. C’est toujours joli de voir ce parcours-là.

Le véganisme a fait son apparition il y a relativement peu de temps. Quelle est votre opinion sur le sujet ?

Il y a toujours des gens sincères qui pratiquent leurs convictions de manière discrète et d’autres qui pour exister se disent « je vais en faire un nouveau combat », et qui exagèrent. Ce qui est certain, c’est que je mange moins de viande. Ce qui est beau dans ce téléfilm, c’est que mon personnage respecte ses animaux. C’est l’élevage en batterie qui est vraiment insupportable. Entre végane et tout viande, je crois que l’équilibre est la meilleure des choses. Déjà, c’est écrit dans la Bible : « L’animal est là pour vous nourrir, mais il faut bien le traiter. »

Grâce à la télé, vous avez pu vous émanciper des personnages légers…

Sans aucun doute. Je viens de terminer un très beau téléfilm avec Jarry. Il accompagne son père qui a un cancer, c’est autobiographique. C’est réalisé par Gilles Paquet-Brenner, qui est un grand réalisateur de cinéma. Coté longs métrages, on manque peut-être de gens comme Claude Berri, qui avait le flair de se rendre compte qu’un acteur de comédie pouvait bien évidemment toucher les gens dans le drame. Dans « 100 % bio », on est dans la comédie, mais pas loin du drame. Heureusement que la télé s’ouvre à ça.

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