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Des «Filles de joie» belges aux Oscars

Le film de Frédéric Fonteyne et Anne Paulicevich, sorti en février, représentera notre pays dans la course à la sélection pour les Oscars 2021, qui auront lieu le 25 avril prochain.

PourCiné-Télé-Revue

Réalisé par Frédéric Fonteyne et Anne Paulicevich, « Filles de joie » fait partie des derniers films belges à avoir connu une sortie régulière cette année, en février 2020. Même si son exploitation a été écourtée, il a eu le temps de séduire le public, et aussi le jury national réunissant à égalité des membres de la Communauté flamande et de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB), qui l’ont choisi parmi quatre films encore en lice pour représenter la Belgique aux Oscars 2021.

Le parcours d’obstacles ne fait cependant que commencer. Pour que « Filles de joie » puisse effectivement prétendre à l’Oscar du meilleur film international, il lui faudra encore réussir à être sélectionné par le comité spécial des Oscars pour figurer dans sa « shortlist », avant d’arriver à la liste finale des cinq oeuvres nommées pour la cérémonie. Leurs choix devraient tomber le 15 mars prochain. Pour rappel, en raison de la crise du Covid-19, la 93e cérémonie des Oscars a été déplacée de février au 25 avril 2021.

Comme son titre le laisse entendre, « Filles de joie », avec notamment Sara Forestier, Noémie Lvovsky et Annabelle Lengronne, aborde le sujet délicat de la prostitution, mais il se révèle surtout une histoire d’amitié très forte. On dit qu’un vrai ami, c’est quelqu’un que vous pouvez appeler pour lui demander de vous aider à cacher un cadavre, et qui acceptera sans poser de question. L’amitié entre les héroïnes va aller jusque-là. Pour comprendre cette fraternité, on va suivre ces trois prostituées dans leur quotidien et à leur boulot, dans une villa où elles reçoivent ces « messieurs ».

Si le traitement de l’histoire est réaliste, le film ne se veut pas un drame social misérabiliste. On voit à peine les clients – même si ça peut être assez pour en être dégoûté –, le boulot de ces filles consistant surtout en de longues périodes d’attente durant lesquelles elles se chamaillent ou s’amusent, partagent leurs problèmes et leurs rêves. On suit ainsi avant tout la vie d’une jeune maman célibataire (Sara Forestier) harcelée par son ex, celle d’une jeune Black encore naïve (Annabelle Lengronne) et celle d’une mère sur qui toute la famille compte pour ramener de l’argent (Noémie Lvovsky), sans penser à lui dire merci pour le sacrifice. Elles trouvent entre elles le réconfort et la solidarité inexistants ailleurs. Un triple portrait fort.

Le film est financé par Versus production (Belgique), Les Films du Poisson (France), Prime Time (Belgique), Few Films (Belgique), VOO/Be tv, RTBF et Proximus, avec le soutien du Centre du cinéma et de l’audiovisuel de la Fédération Wallonie-Bruxelles, du Fonds audiovisuel de Flandre (VAF) et du tax shelter fédéral.

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