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David contre Goliath dans les vignobles de Beaune

Dans le téléfilm « Intraitable » diffusé ce soir sur France 2, Fred Testot incarne un viticulteur qui s’oppose aux diktats de l’industrie chimique. Un combat inspiré d’un retentissant fait réel.

PourCiné-Télé-Revue

Amateurs de bons bourgognes, le téléfilm de ce soir devrait plus que vous plaire. Il nous emmène dans les vignobles de Beaune. Cette histoire est celle d’Emmanuel Giboulot. Des citoyens du Japon, du Canada, de l’Australie, de Chine l’ont partagée et le « New York Times » lui a consacré deux éditos, ce qui a valu à ce viticulteur le titre de lanceur d’alerte, à son corps défendant. Car quand, en 2013, il désobéit à un arrêté préfectoral, il n’avait pas idée qu’il allait changer le monde, encore moins qu’il allait devenir le héros d’un retentissant feuilleton juridique.

Tout commence quand il reçoit l’obligation légale de pulvériser ses parcelles d’insecticides pour prévenir la maladie de la flavescence dorée. Adepte de la biodynamie, il refuse et se retrouve devant le tribunal de Dijon, encourant 30 000 euros d’amende et six mois d’emprisonnement. Le soutien à sa position est immédiat dans la région, puis il a pris une tournure plus ample. « Voyant que je n’avais que quelques soutiens individuels et pas de structure agricole collective, j’ai décidé de me tourner vers le monde des associations environnementales », se remémore-t-il.

Un film pas partisan

Un représentant d’une association de santé a lancé pour lui une pétition qui a recueilli un million de signatures. Un millier de personnes se sont rassemblées pour lui devant le tribunal de première instance. Toute cette période, Emmanuel l’a vécue dans le doute, dans la crainte de cette médiatisation et des conséquences que cela impliquerait pour son couple, sa famille, son exploitation. « C’était lourd à porter, mais cette mobilisation m’a montré que mon combat était une attente sociétale, que les gens aussi percevaient l’incohérence du système », évoque-t-il. Il remporte la bataille : en 2014, il est relaxé. Il a fait bouger les lignes. « En un an, en Côte-d’Or, nous sommes passés de 21 à 24 % de la surface certifiée en bio », se réjouit-il.

S’il a accepté que son histoire soit transposée, c’est pour sensibiliser. « À chaque fois qu’il y a une avancée sur des règles et des pratiques, il y a une espèce de retour de balancier avec des lobbies qui ne veulent pas que le système change », s’inquiète-t-il. « J’ai lu le scénario et ai accepté que le film ne soit pas partisan mais équilibré. Ma position a toujours été de reconnaître les différentes postures en fonction des risques, des peurs, de la culture », pointe-t-il. Certes plus romancé, ce téléfilm prend quelques libertés avec la réalité mais son noyau dur n’en reste pas moins interpellant. Il est suivi d’un débat animé par Julian Bugier, auquel Emmanuel participe avec des acteurs de terrain engagés contre les pesticides.

« Intraitable », 21h05, France 2

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