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Claude Brasseur, plus qu’un râleur au grand cœur

Le comédien de 84 ans, absent des écrans depuis deux ans, est parfait dans cette comédie très actuelle, où il s’offre une « récréation ».

PourCiné-Télé-Revue

Une jeune étudiante cherche un logement à Paris. Ça tombe bien, veuf, Monsieur Henri vit dans un appartement immense de la capitale et, souffrant de petits accrocs de santé, aurait bien besoin de quelqu’un à domicile. Sauf que bougon, solitaire et renfermé, le vieil homme ne veut personne chez lui. C’est son propre fils qui manigance l’idée de lui imposer une sous-locataire. Et M. Henri va se venger en proposant un deal à Constance, la jeune étudiante: il accepte de la garder si elle l’aide à mettre le souk dans le ménage de son fils, marié à une pimbêche ultracatholique qu’il ne supporte pas. Le scénario de « L’étudiante et Monsieur Henri », adapté par le réalisateur Ivan Calbérac de sa propre pièce de théâtre, était parfaitement adapté pour Claude Brasseur.

Avec sa voix de rocaille, le comédien de 84 ans campe à merveille les vieux râleurs, bougons et mal éduqués, qui sous la boue de leur mauvaise humeur cachent un cœur tendre et malmené qui ne demande qu’à s’ouvrir à nouveau. Il est pour une bonne part du charme que dégage cette comédie faussement légère, qui aborde aussi l’air de rien la difficulté de se loger pour les jeunes, dans des grandes villes aux loyers de plus en plus onéreux. Face à lui, l’actrice suisse Noémie Schmidt fait mieux que se défendre dans le rôle d’une étudiante passionnée de musique. Agée de 29 ans, elle a étudié le chant classique, et l’a même enseigné à des enfants au Théâtre de la Monnaie, quand elle est venue s’installer en Belgique pour apprendre la comédie à l’école Lassaâd, à Saint-Gilles.

Il veut travailler avec des jeunes

Pour Claude Brasseur, comme le personnage qu’il a joué dans les trois « Camping » face à Franck Dubosc, Monsieur Henri est « une récréation », auprès d’une jeunesse qui lui fait du bien. « Je n'ai plus envie de travailler avec les metteurs en scène de mon âge! Je les connais tous, je sais ce qu'ils font. On ne me propose que des rôles miséreux. J'ai envie de travailler avec des jeunes, de les voir faire des bêtises et de ne pas les corriger! Dans dix ans, on dira que c'était des traits de génie, comme avec Godard », nous racontait-il voilà quatre ans. On le sent bien dans ses derniers choix de films, l’acteur n’a plus envie de se tracasser.

Depuis M. Henri en 2015, il n’a plus tourné que dans « Camping 3 » et, en 2018, dans « Tout le monde debout », le premier film réalisé par Franck Dubosc. Un choix d’amitié. Il ne faudrait pas pourtant que ces rôles un peu ludiques effacent l’une des plus grandes carrières du cinéma et du théâtre français, qui l’a vu jouer avec les plus grands et ramener deux fois un César à la maison. En 1980 pour son interprétation dans « La guerre des polices », et un César du meilleur second rôle pour « Un éléphant ça trompe énormément », l’inoubliable comédie d’Yves Robert. Claude Brasseur est aujourd’hui le dernier de la bande des quatre encore parmi nous. Et on espère qu’il prendra encore bien son temps pour rejoindre ses potes

L’étudiante et Monsieur Henri ** 21h05 France 2

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