Charles Trenet, le fou chantant en cinq faits

« Boum », « La mer », « Le jardin extraordinaire », « Y a d’la joie », « Que reste-t-il de nos amours »… Il faudrait bien plus qu’un seul article pour énumérer tous les titres de Charles Trenet qui sont entrés dans le patrimoine de la chanson française et qui font de lui l’un des plus grands poètes du XXe siècle. Le 19février2001, il s’éteignait à 87 ans. Mais au-delà de son génie artistique, c’est aussi le personnage qui a fasciné… et parfois divisé.

1.Abandonné par sa mère à 6ans. Le petit Charles n’a que 6 ans lorsque sa mère abandonne mari et enfant pour une nouvelle vie. Il se retrouve alors placé, avec son frère, chez les Pères de la Trinité, un collège religieux à Béziers. Même s’il retrouvera sa maman bien plus tard et qu’elle sera sans doute la seule femme qu’il ait aimée, il resta marqué toute sa vie par le souvenir de l’absence maternelle étant enfant.

2.Passé pour mort. Au début de la Seconde Guerre mondiale, il est annoncé pour mort par la presse. Il n’en est évidemment rien et il doit démentir lors d’une interview. « C’est la troisième fois qu’on me tue. Je n’arrive pas à comprendre les raisons pour lesquelles on veut me trucider par persuasion. »

3.Résistant ou collabo durant la guerre ? Charles Trenet sera accusé de tout… et de son contraire durant la guerre40-45 ! Il est ainsi dénoncé dans un journal pour sa ressemblance avec « le Juif Harpo Marx »… Il est blessé d’une balle dans la jambe en tentant de fuir la Gestapo et doit retourner chez sa mère pour chercher les papiers prouvant sa « non-judéité ». En 1941, il chantera aussi aux Folies Bergère, où sa chanson « Douce France » est reprise par la salle comme un hymne à la Résistance. Au bout de quatre jours, il dénonce son contrat quand il constate la présence d’Allemands dans le public. Et pourtant, tout cela ne l’empêchera pas d’être considéré à la fin de la guerre comme collabo. Il se fait épingler par la commission d’épuration pour avoir composé des hymnes pour le régime de Vichy et donné un concert en Allemagne. Ce qui lui vaudra d’être condamné à trois mois d’inactivité et précipitera son départ pour l’Amérique en1945.

4.Près de dix ans d’absence. Il faudra attendre 1954 pour que Charles Trenet revienne en France, après avoir parcouru le monde. Mais le succès sera toujours au rendez-vous, notamment avec « Nationale7 ».

5.Accusé de pédophilie. Homosexuel (même s’il ne s’est jamais épanché sur sa vie privée), il est arrêté en 1963 en compagnie de quatre jeunes hommes, dont deux de seulement 20 ans. Inculpé d’outrages à la pudeur et attentats aux mœurs sur la personne de mineurs de moins de 21ans, il se retrouve en prison. Son ancien chauffeur l’accuse de lui avoir demandé de recruter de jeunes personnes pour des parties fines. Condamné en première instance, il est relaxé en appel.

« Charles Trenet l’enchanteur », 21h05, France 3