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Ce soir à la télé: Bérénice Bejo dans «L’extraordinaire voyage du fakir», sur la Une

Pour réaliser son rêve de visiter un magasin Ikea, un gentil plumeur de touristes indien part à l’aventure et rencontre une Bérénice Bejo… star de cinéma ! Une pétillante comédie internationale pour laquelle nous avons rencontré l’actrice.

PourCiné-Télé-Revue

Dans cette adaptation du best-seller de Romain Puértolas, vous jouez un peu la bonne fée du héros, égaré depuis l’Inde en Europe, dans une armoire Ikea !

Oui ! J’ai adoré ce rôle, positif, dans un film familial, populaire et coloré, avec de belles valeurs, qui parle de nous, du monde. Ken Scott, le réalisateur, a cet humour typique des Canadiens, à la fois très fin et fou, avec des scènes à la Monty Python. Cela peut partir en vrille, puis être romantique la seconde d’après. Les gens qui ont lu le livre ne seront pas déçus.

Avec votre double nationalité franco-argentine, vous êtes devenue une des actrices les plus internationales d’aujourd’hui !

C’est arrivé après « The Artist », le film a tellement fait le tour du monde que quelque chose s’est ouvert pour moi. J’ai tourné avec Robert Pattinson dans un film américain produit avec trois francs six sous, « L’enfance d’un chef », qui a eu deux prix à la Mostra, puis dans un film allemand, j’ai tourné en Argentine, en Israël, en Italie… C’est vrai, les propositions sont venues d’un peu partout, et je n’ai pas eu peur d’y aller. Il y a juste Hollywood que je n’ai pas attrapé ! Mais la raison est simple : on a Marion Cotillard, une vedette internationale avec une place unique… Il n’y a pas photo !

C’est un regret ?

Non ! Je vais vous avouer, je n’ai pas l’énergie pour aller à la conquête des Etats-Unis. Hollywood, j’y ai un peu goûté avec « The Artist », il faut être comme Rémy pour y aller, sans famille ! (Rires.) Si, comme pour « L’enfance d’un chef », le scénario me plaît et le tournage se passe en France, j’y vais, mais je n’aurai pas l’énergie pour aller courir les castings, me vendre… Ce n’est pas comme si j’étais malheureuse ici ! J’ai déjà tout, ma famille, ma vie est super. Je n’ai pas de manque.

Tourner dans une langue étrangère ne vous angoisse pas ?

Le film allemand, j’avais un peu étudié la langue, ça ne parlait pas trop, je me suis dit : « Allez, j’y vais ! » Le film italien, c’est presque comme l’espagnol… J’aime tourner dans d’autres langues, mais oui, c’est très dur ! Même si « La quietud », de Pablo Trapero, le plus grand cinéaste argentin du moment, était tourné dans ma langue soi-disant maternelle, ça a été très compliqué. Essayer de jouer une émotion tout en réfléchissant aux mots, à leur sens, c’est une gageure. Mais c’est le sens du monde d’aujourd’hui, des films dans lesquels on parle plusieurs langues.

Il s’agit d’œuvres originales, moins formatées. Mais le public les boude souvent…

Parce qu’on ne sait plus les vendre. Comme pour les films français. On ne sait plus comment s’adresser au public, le faire sortir de sa routine. Mais on est tous ainsi. La vie est de plus en plus fatigante, on a envie d’aller vers des choses faciles. « Le redoutable », tourné sous la direction de mon mari (Michel Hazanavicius), en a souffert. Les gens ont entendu « un film sur Jean-Luc Godard », et ils n’ont pas voulu y aller. Alors que c’est tendre et tout à fait accessible. Ça devient de plus en plus compliqué.

« L’extraordinaire voyage du fakir », dès 20h25 sur La Une

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