15 heures d’anesthésie, 10 kilos perdus... Michel Drucker nous raconte l’épreuve qu’il traverse : «Je suis un miraculé»
Connaissant la vie très saine que vous menez, votre pratique du sport, votre côté hypocondriaque, on a été très étonné par ce qui vous est arrivé…
J’ai été le premier surpris. J’ai eu une endocardite infectieuse de la valve mitrale consécutive à un soin dentaire. La bactérie a touché la valve, le rein, la rate. Il y a même eu deux signes inquiétants au niveau du cerveau, avec deux toutes petites hémorragies. J’ai été hospitalisé à l’hôpital Georges Pompidou, cet été, sous un autre nom. Je ne voulais pas que les réseaux sociaux racontent que j’avais le covid, ce qui n’était pas le cas. Durant ce mois, j’ai été sous antibiotiques à haute dose.
Quand on est comme vous fils de médecin et qu’on fait à ce point attention à sa santé, comment le vit-on ?
Je l’ai vécu avec étonnement et une grande tristesse. Je n’ai pas eu de chance. L’endocardite infectieuse est très compliquée à soigner. Généralement, ça se termine par une opération et le changement de la valve. Malgré un mois sous antibiotiques, il a fallu m’opérer. Et lorsqu’on a décidé de changer la valve, on a fait une exploration totale de mon cœur pour savoir si je pouvais supporter l’intervention. A ma grande stupeur, on s’est aperçu que j’avais les artères bouchées et qu’il fallait faire un triple pontage. Je suis resté neuf heures et demie sur la table d’opération, avec une anesthésie interminable de 15 heures. Et surtout, la bactérie, quelques jours avant l’opération, avait déjà touché une artère de la jambe droite. Elle était froide, le sang ne circulait plus, menaçait d’être nécrosée. Si on avait attendu plus longtemps, on aurait été obligé de m’amputer du bas de la jambe droite. Quatre mois, c’est interminable. Aujourd’hui, je suis encore en rééducation pour un mois, à la fois chez moi et dans une clinique proche. C’est fou ce que vous avez enduré…
Aujourd’hui, comment allez-vous ?
Je suis très amaigri, j’ai perdu 10 kilos, mais je suis en train de reprendre du poids. J’ai appris le silence, j’ai appris la souffrance, de même que les nuits sous morphine et sous antidouleur. Et puis, surtout, ça m’a fait beaucoup réfléchir. J’espère que j’aurai la sagesse de tenir la promesse que j’ai faite aux cardiologues de lever le pied. Je n’en suis pas complètement sûr car je ne pense qu’à une chose : retravailler !
Retrouvez l’intégralité de l’interview dans le Ciné-Télé-Revue qui sort ce jeudi 21 janvier.